Le coach français écoute les basketteurs liégeois, la France arrache sa place en finale des JO !

Demi-finale passionnante entre la France et l’Allemagne et victoire au bout du suspens des Français.

Parmi les basketteurs liégeois, ils sont peu nombreux à porter Rudy Gobert dans leur coeur. Il faut dire que le pivot des Wolves se fait souvent remarquer par des déclarations lunaires et n’affiche pas vraiment les qualités requises pour un joueur disposant d’un contrat de plus de 200 millions d’euros. « Sincèrement, si nous ne nous occupions que de ce qu’il propose sur le terrain sans prêter attention à son ‘body language’, ses expressions et, surtout, ses déclarations, ce serait probablement un joueur pour lequel j’aurais beaucoup de respect car en toute objectivité, il a un gros impact sur son équipe et cela malgré un talent ballon en main probablement largement inférieur à la moyenne NBA. Mais… il trouve toujours le moyen de l’ouvrir, de se ridiculiser, de se prendre un melon incroyable », confiait Sacha Gorlé, un pivot qui a montré à Aubel et maintenant à Herve-Battice que les intérieurs pouvaient aussi avoir un vrai touché en attaque. « Il n’a encore rien gagné et on le starifie trop outre-Quiévrain », ajoutait Jérôme Niedziolka, qui n’a pas besoin de faire 2,16 mètres pour gober des rebonds aux Argilières.

En NBA, le quadruple meilleur défenseur de la ligue – oui, vous avez bien lu !- ne fait pas non plus l’unanimité et a son lot de détracteurs, parfois de (très) mauvaise foi. Car si Gobert est incapable d’enchainer des mouvements simples en attaque ou d’être régulier aux lancers-francs, il reste un protecteur de cercle très efficace. Par contre, ses difficultés à défendre au large posent de sérieux problèmes à ses équipes alors que l’évolution du basket tend vers l’extérieur et des pivots capables d’aligner les banderilles. En Playoffs, le pivot tricolore a souvent été benché dans les moments décisifs, sa faiblesse pour couvrir les « pick and roll » autrement qu’en « drop » étant trop préjudiciable.

Avant de débuter ce Tournoi Olympique, Vincent Collet avait fait de l’association des « twin towers » Wembanyama/Gobert la clé de voute de sa défense. Mais après trois matchs décevants qui avaient montré les limites d’une telle paire – presque anachronique dans le basket actuel – compliquant le spacing des Bleus, le sélectionneur français – sans doute habilement conseillé par Kenny Atkinson qui semble avoir pris du galon sur le banc – a posé le choix fort de laisser Rudy Gobert sur le banc (3 minutes de jeu) pour le quart de finale contre le Canada. Résultat ? Une prestation de choix pour les Frenchies, un match référence et un exploit contre l’un des favoris de la compétition et une qualification pour les demi-finales !

Une demi-finale face à l’Allemagne, championne du monde, lors de laquelle, à nouveau, le leader défensif de Minnesota n’a guère foulé le parquet (1 rebond en 5 minutes), laissant au fantastique Yabusele (17 points et 7 rebonds), au solide Lessort (10 points et 4 rebonds) et à l’irrégulier Wembanyama (11 points à 4 sur 17 aux tirs, 7 rebonds, 4 assists et 3 contres) le soin d’officier « in the paint ».

Contrairement à ce que Batum (9 points et 3 passes décisives) et ses coéquipiers avaient montré contre les Canadiens, le début de match était à l’avantage de Schröder (18 points), Wagner (10 points et 8 rebonds) et des Teutons, 18-25 après dix minutes. Fournier (5 points mais quel panier derrière l’arc !),et les Français serraient la vis en défense pour recoller au score dans le deuxième quart-temps, 33 partout à la pause.

A la reprise, les tricolores continuaient sur leur lancée et prenaient l’avantage au marquoir, 56-50 à la pause. Dans un dernier quart-temps palpitant, Ntilikina (5 points) et ses coéquipiers allaient compter jusqu’à 11 longueurs d’avance avant de voir Obst (8 points) et les Allemands revenir grâce à un press tout-terrain. Au bout du suspens et depuis la ligne de réparation, Cordinier (16 points et 7 rebonds) offrait la victoire à la France, 73-69, et une qualification pour la finale inespérée il y a encore quelques jours.

Crédits photos : FIBA