« On peut réussir de grandes choses en formant un groupe solidaire et uni »

Retour sur la formidable épopée vécue en Hongrie par les basketteurs de l’Université de Liège aux European Universities Games 2024 où ils ont décroché une historique cinquième place.

Pour la troisième fois, les équipes de basketball de l’Université de Liège ont participé aux European Universities Games 2024. « C’est la troisième année que nous avons la chance de participer à des compétitions européennes officielles et le plaisir reste intact », sourit Tom Ventat, étudiant en sciences des données. « Nous y vivons des moments inoubliables, sur et en dehors du terrain, qui ne se reproduiront bientôt plus. »

Cette année, les « p’tits Belges » ont terminé à une superbe cinquième place. « Autant lors de l’édition précédente nous étions déjà parvenus à un résultat historique, autant cette année, j’ai du mal à imaginer que nous puissions faire mieux un jour… Même si je veux y croire », souligne celui qui évolue au poste de meneur de jeu à Neufchâteau, en deuxième division nationale. « Finir à la cinquième place d’une compétition d’un tel niveau, c’est juste inimaginable. »

Il faut dire que tous les pays n’abordent pas ce tournoi avec les mêmes moyens, ambitions et effectifs. « Nous sommes dix joueurs parmi lesquels un joueur de D2 confirmé, quelques gars évoluant en nationale, d’autres en régionale et certains au niveau provincial. Le tout avec un énorme déficit de taille », explique celui qui a longtemps porté les couleurs du Collège Saint-Louis de Liège. « Nous montions sur le parquet pour affronter des équipes entières de gars évoluant en D2 ou D3 dans des championnats bien plus relevés, où ces mêmes gars disposent de contrats professionnels. »

A titre d’exemple, Zagreb, la formation qui a éliminé l’ULg en quart de finale avant de décrocher la médaille d’argent, alignait quatre joueurs de D1 Croate ! « Rien que ça », rigole Tom. « C’est la preuve qu’au basket, on peut réussir de grandes choses en formant un groupe solidaire et uni. »

Les moyens diffèrent parfois de façon spectaculaire. « Les joueurs de Bologne, qui ont terminé juste devant nous au classement final, sont tous payés 1000 euros pour participer au tournoi, sans compter le vestimentaire et les primes. Nous, c’est quasiment ce que nous payons chacun », pointe le jeune distributeur. « Nous remercions évidemment Liège Sports, l’AWBB et notre université pour le coup de pouce qu’ils nous donnent chaque année depuis maintenant trois ans mais quand on compare, on se rend compte que la Belgique est à des années lumières de ses voisins européens. » Le déficit abyssal des finances de l’état belge et les nouvelles mesures d’austérité qui s’annoncent ne risquent cependant pas d’inverser la tendance…

Pour driver cette sélection liégeoise, c’est Kevin Reyserhove, par ailleurs entraineur de la TDM2 du RBC Ninane, qui s’est logiquement imposé. « Il est notre coach depuis deux ans et est loin d’être étranger aux incroyables résultats acquis », constate Tom. « Tout comme nous, il paie son voyage et s’investit sans compter dans sa tâche. Je pense que nous ne nous rendons pas compte de la chance que nous avons de l’avoir, nous ne le remercierons jamais assez. »

Avec de la passion et du cœur, de l’envie et de la solidarité, en faisant les choses sérieusement sans se prendre au sérieux, les Liégeois ont soulevé des montagnes et placer l’Université de Liège sur la carte du basket européen. Bravo !

Pour découvrir le point de vue du coach : « Fier d’être Belge » — #Liégeois (liegeois-magazine.be)