Les Carnets du basketteur, saison 5 !
Ce week-end coïncide donc avec la découverte de l’identité des nouveaux champions de Belgique. Mais, savez-vous depuis quand nos meilleures formations s’entredéchirent afin de monter sur la plus haute marche du podium « noir-jaune-rouge » ?
En réalité, il faut remonter à la saison 1928-1929 pour trouver trace d’un premier championnat national. Et le lauréat initial épousait le profil d’un Brussels Athletic Club aujourd’hui disparu devant avoir son terrain (bien entendu extérieur) du côté de Molenbeek. Une équipe qui, dans la foulée, remportait encore trois autres sacres. Il faut bien avouer qu’à cette époque, le basket bruxellois régnait en maître quasi incontesté sur notre basket. Pour preuve : sur les douze phalanges composant notre élite, la moitié avait son siège dans la capitale. Dans ce contexte, on épinglera une particularité assez singulière. La compétition était logiquement arrêtée en raison du second conflit mondial à une exception près. En effet, le Royal IV s’appropria les lauriers nationaux en… 41/42 ( ?). Outre les sociétaires du Palais du Midi, Semailles se mit en évidence plus souvent qu’à son tour avec six titres à son actif. Cercle qui fut également le premier à inscrire son nom au palmarès de la Coupe de Belgique. C’était en 1954 sous les voûtes métalliques de l’ex-palais des sports de Schaerbeek où se disputait encore les « Six Jours de Bruxelles » cyclistes. « Pour toute récompense, nous avions eu un médaille qui n’était même pas en or », s’en souvenait, amusé, le regretté Roland Braekmans.
C’est alors que la concurrence provinciale s’émancipa sans crier gare. A commencer par le Racing Malines (15 titres) vite imité par l’Antwerpse (7) et, bien entendu, par Ostende mis sur orbite par Rudolph Van Moerkerke, le big boss de Sunair. De l’autre côté de la frontière linguistique, Charleroi imposa ses vues à dix reprises sous l’impulsion d’un Eric Somme aussi rusé que passionné (photo). Et le Standard allez-vous dire, à très juste raison ? Les « Rouches » des présidents Tilkin et Rossius n’acceptèrent ainsi aucune comparaison en 68, 70 et 77. Autrement dit, il y a très exactement 45 ans qu’un club principautaire n’est plus parvenu à ce stade suprême de la compétition. Une éternité… qui risque de durer un certain temps encore, semble-t-il. Je m’en voudrais de conclure sur une note aussi pessimiste. D’où ce souvenir : les Standarmen jouaient dans le Country Hall, ancienne version dont la tribune de presse se nichait quasiment sous les toits. Vu la distance par rapport au terrain, l’inénarrable Félix Maréchal suivait ainsi les matches, pour La Wallonie, avec des… jumelles.
Michel Christiane
Crédit photo : Spirou Charleroi