Les Carnets du basketteur, saison 5 !
Cette semaine, je constatais avec un confrère que les traditionnelles conférences de presse font de moins en moins recette. Pour deux raisons essentielles : l’évolution des moyens technologiques et la raréfaction des journalistes. Ce qui n’a pas été sans me rappeler quelques souvenirs à propos de ces rendez-vous avec les médias…
Nous sommes à la mi-janvier à Visé et les organisateurs de l’Open de judo du cru se sont mis sur leur « 31 » afin de présenter, en grandes pompes, leur compétition internationale. Nous sommes convoqués pour 11 heures mais, trois quarts d’heure plus tard, nous poirotons toujours. En réalité, nos hôtes mosans ont décidé d’attendre notre confrère de la Rtbf, aujourd’hui pensionné, habitué de ce genre de retard. Sûr qu’il est que les organisateurs n’oseront pas se passer de notre chaîne nationale. Pendant ce temps, nous nous concertons quand, juste avant midi, se pointe enfin l’ami Freddy. Et, à cet instant précis, tous ses collègues de la presse écrite de se lever comme un seul homme et de quitter les lieux. Les judokas visétois étaient au tapis et durent faire… ceinture.
A propos de retard, le phénomène est symptomatique par rapport aux différentes régions et, donc aux mentalités spécifiques, de notre Principauté bilingue. En région germanophone, les conférences de presse commencent systématiquement à l’heure prévue. Discipline, discipline. Du côté de Verviers, dans le Condroz et la Hesbaye, il est de coutume d’observer le quart d’heure académique. En Cité ardente et environs, en revanche, vous pouvez débarquer une demi-heure plus tard que prévu tout en ayant la certitude que vous n’aurez rien manqué. Toute la différence entre tempérament germanique et méditerranéen. Et ce, à quelques kilomètres de distance.
La dernière anecdote m’a été racontée par l’attachant André Evrard, l’ancien patron de la Maison de la Presse de la Ville de Liège : « Un jour, Didier Reynders, toujours ministre à l’époque, invite quelques-uns de tes confrères afin de leur présenter une réforme importante. Or, il se fait que celle-ci était détaillée en long et en large dans La Meuse du matin-même à qui il en avait offert la primeur. Du coup, les journalistes présents l’ayant appris sur ces entrefaites ont décidé de boycotter la conférence de presse en guise de représailles alors que ceux du journal liégeois n’étaient pas là car ayant déjà eu l’info. Résultat des courses, Didier Reynders s’est présenté devant une salle complètement et désespérément vide. »
Quelque chose me dit qu’il doit être beaucoup plus pénard à l’Europe…
Michel Christiane
Crédit photo : Florennes Air Base