Les Carnets du basketteur, saison 5 !
Début du mois, le Royal Fresh Air réunissait quelques-uns de ses plus valeureux anciens autour d’une excellente table. Ce club, créé dès 1926, obtenait le matricule 3 avant de sillonner l’ensemble de la périphérie bruxelloise : de Schaerbeek à Jette en passant successivement par Jette (une 1ère fois), Molenbeek (bulle du RWDM) et Anderlecht (salle Simonet à côté du parc Astrid). Quatre titres garnissent la vitrine du cru : 1937, 1938, 1978 et 1979. Ce qui en fait la dernière équipe de la capitale à être montée sur la plus haute marche du podium national. Il y a donc… 43 ans.
Mais quel rapport avec notre Principauté, objecterez-vous ? J’y arrive car il est frappant de constater que le Fresh Air a plus que des ramifications avec « nosse » province de Liège. Jugez plutôt… C’est ainsi qu’après avoir été champion avec le Standard, le regretté Gaston Deckers rejoignait précisément le FA. Pour rappel, le dernier chien du citoyen du Longdoz s’appelait… Pepin. Il faut dire que les « Freshmen » alignaient quelques solides pointures avec le naturalisé, Corky Bell, les Johnny Peeters, André Hennès et autre Ivo Poppelen (joueur de l’année ’79). Ils étaient dynamisés par le stratosphérique Don Washington qui disparut subitement aux prémices des playoffs ’80 ( ?) et, sans doute, d’un 3e sacre. Sans oublier Etienne Bodson, locataire de Gérarchamps en 78/79, et ce showman de Jon Heath, à Spirale Liège en 86/87. Il faut préciser que cette constellation de stars avait été réunie grâce à Fons Kesteloot (aïeul de Vincent), un manager aussi rusé que roublard et qui ira longtemps exercer ses « talents » à Alost.
Les dénominateurs communs avec notre région ne s’arrêtent d’ailleurs pas là. En 76/77, la peinture bruxelloise était défendue par cette force de la nature qu’est Ivan Timmermans venu prêter main forte à… Spa le temps d’une saison. « Pourtant, il n’a jamais cassé la baraque chez nous », me confiait, amusé, un ancien joueur du cru… dont le fils vient de signer à Pepinster. Et ce n’est pas tout car, à l’entame de l’exercice 82/83, la salle Simonet était investie par un certain Fred Lynn après un passage remarqué par Esneux.
Mais, à l’origine de la second mise sur orbite du Fresh Air (devenu Royal avec le temps), on trouve un personnage hors norme : John Huysecom. Un très fin stratège qui avait ses entrées dans les meilleures universités des States. C’est également lui qui est l’origine de la mode des bermudas chez les coaches. Ce pur « Brusseleir » avait pris l’habitude de venir passer ses vacances dans la Perle des Ardennes. Faut-il vraiment vous préciser que c’était au Chalet du Parc cher à la famille Bloemers ? Je le vois encore assis sur un petit banc le long du terrain son éternel Havane aux lèvres. Et d’interrompre l’entraînement du père de Roland et Jean-Jacques quand une de nos actions ne lui plaisait pas. Il y a de ces souvenirs qui ont la vie longue…
Michel Christiane
Crédit photo : Royal Fresh Air