Les Carnets du basketteur, saison 5 !
On est très exactement le samedi 30 mars 1996. Daniel Van Willick, le cinglant big boss de la DH, réunit l’ensemble des journalistes professionnels de la maison dans un grand hôtel du centre de la capitale.
Dans un premier temps, il nous présente la version tabloïd (plus compacte) du quotidien bruxellois. Alors que nous portons un regard plus qu’approbateur sur cette prometteuse évolution, il s’empresse de nous climatiser dans son style à nul autre pareil : « Calmez-vous les gars car dans dix, voire cinq ans, le journal papier aura disparu et vos infos n’auront plus droit de citer que sur internet. Toutes les études à ce sujet débouchent à la même conclusion. »
Un quart de siècle plus tard, le « papier » fait une inespérée et jouissante résistance. Explication de Christian Hubert, ex-patron des sports à la DH : « A la fin des années ‘90, les éditeurs de presse étaient persuadés que le passage au digital allait se muer en véritable manne céleste en matière de contrats publicitaires. Aujourd’hui, on est très loin du compte. D’autant que 60% des lecteurs continuent d’accorder leur préférence à la version papier… qui a donc encore de beaux jours devant elle. » Moralité : la vérité d’un jour n’est pas toujours celle du lendemain.
Je me souviens qu’à l’issue de la réunion bruxelloise, j’avais quitté mes confrères assez dubitatif avant de rallier dare-dare le stade du Pairay afin d’y couvrir Seraing – Cercle de Bruges (1-0, but d’Edmilson à la 31e minute). Ceci dit, rien n’égale le plaisir d’avoir un (vrai) journal entre les mains et d’en tourner les pages…
Michel CHRISTIANE
Crédit photo : DR