Ses années américaines, son long bail en TDW1, son nouveau défi à Ganshoren en R1, ses sélections avec les Belgian Cats, les finales de Coupe avec Waregem, sa passion pour le jeu, le coaching de Benny Mertens, les atouts du basket féminin, la situation de l’élite belge, l’impact du basket dans son parcours estudiantin et professionnel: Lara Gaspar, à l’orée de quitter la TDW1 et Courtrai, se confie à Liège & Basketball. Entretien.
Lara, peux-tu nous retracer ton parcours basket ?
J’ai commencé au RBC Spa à l’âge de quatre ans, en 1994, car mon père y jouait et que nous fûmes baignés dedans, mon frère et moi, depuis le début. Je suis restée à Spa jusqu’à l’âge de quinze ans, nous avons gagné la Coupe AWBB en jeunes et j’ai aussi joué deux ans avec la P1. En 2005, nous avons déménagé aux USA avec mes parents et, là-bas, j’ai joué dans mon école South Forsyth High School et en club pour FBC qui avait des équipes compétitives pour se faire scouter par les universités. A dix-huit ans, en 2008, je suis partie jouer pour l’Université du Rhode Island. J’y suis restée cinq ans, dont une année de blessure pour une déchirure du tendon d’Achille.
En 2013, c’est pour toi le retour en Belgique.
Exact, j’avais vingt-trois ans et je suis rentrée en Belgique et j’ai joué à Sprimont qui était à l’époque en TDW1. Cette année-là, j’ai aussi fait ma première campagne avec les Belgian Cats. Ensuite, je suis partie à Waregem, une équipe du Top 3 où j’ai joué pendant quatre ans. En 2016, j’ai commencé à travailler, j’ai donc commencé à placer le basket en seconde position. En 2018, le club de Waregem a décidé d’arrêter la D1 et j’ai alors rejoint Deerlijk qui a fusionné un an plus tard avec Kortrijk. J’ai passé la saison 2019-2020 sur le banc car j’étais enceinte de ma fille. Et j’ai repris cette saison qui sera ma dernière en D1 puisque j’évoluerai à Ganshoren (ndlr: R1) la saison prochaine.
Un superbe parcours d’une véritable passionnée. Qu’est-ce qui te plait tant dans le basket-ball ?
Je suis quelqu’un qui adore la compétition. J’aime travailler dur pour atteindre un but… Mais ce que j’adore par dessus tout, c’est que le basket est un sport collectif. Cela signifie que nous avons toujours besoin que tous les maillons soient en place pour pouvoir accomplir notre but. Et puis, grâce au basket, on rencontre des gens qui deviennent des amis et on apprend la vie.
Pourquoi avoir pris la décision de franchir l’Atlantique et que t’ont apporté tes années aux Etats-Unis ?
Mon père a eu l’opportunité d’aller travailler là-bas, nous nous sommes donc expatriés avec notre famille. Ensuite, quand j’ai eu l’opportunité de jouer à l’université, je ne pouvais pas laisser passer cette occasion. C’était la chance d’avoir des études entièrement payées par une bourse et de continuer à jouer au basket à un très bon niveau !
Quels souvenirs gardes-tu de ta période américaine ?
Les meilleurs… J’ai énormément grandi en tant que personne avec ce déménagement. Aux USA, il faut reconnaitre qu’au niveau sportif, ils mettent l’argent qu’il faut pour que les athlètes puissent pratiquer au mieux leur sport. Cela fut vraiment huit super années même si, maintenant, je suis très contente d’être en Belgique.
« Une fierté d’avoir pu faire partie de ce groupe des Belgian Cats »
En quoi le basket t’a-t-il aidée dans tes études et puis dans ton travail ?
Le basket m’a énormément appris : la gestion du temps, la résilience, la vie en communauté mais aussi leadership. Tous les jours dans mon boulot j’utilise des atouts que j’ai appris au basket. Aujourd’hui, je vois que tout ce temps mis dans le basket paie énormément. Quand j’ai commencé mon premier poste chez ING, ma boss était étonnée de ma maturité, ma facilité à donner un feedback et à créer cet esprit de cohésion dans une équipe. Et puis elle a ajouté « mais ça c’est grâce au basket », et effectivement, elle avait raison.
Selon toi, quels sont les atouts du basket féminin pour séduire un large public ?
Je trouve que le basket féminin est davantage tourné vers le jeu collectif avec énormément de passes pour obtenir le bon shoot. Le jeu est fort tactique, ce qui est aussi très chouette à regarder.
Comment juges-tu le basket féminin belge ? Qu’est-ce qui fonctionne bien et qu’est-ce qui pourrait encore être amélioré ?
Je trouve que le basket pratiqué en TDW1 est d’un bon niveau. Ce qui est embêtant, par contre, dans ce championnat c’est la différence – parfois énorme ! – de niveau entre les clubs. On se retrouve avec un championnat où une ou deux têtes de série sont quasiment intouchables, trois ou cinq équipes qui jouent pour la troisième place et, malheureusement, trois ou cinq équipes qui jouent parfois pour ne pas descendre. Il manque du budget et de la formation pour avoir un championnat plus homogène.
Sur la scène internationale, la Belgique brille grâce aux Belgian Cats. Qu’ont représenté tes sélections en équipe nationale ?
Cela fut un honneur de jouer pour mon pays. J’ai énormément appris car c’était la première fois de ma vie que je me retrouvais sur le banc. Malgré cela, le coach m’avait confié un rôle et je l’ai joué tout du long. Ce fut vraiment une fierté d’avoir pu faire partie de ce groupe.
Tu as pris la décision de quitter la TDW1. Quels furent tes meilleurs souvenirs au cours de ces huit années en D1 ?
Nous sommes allées deux fois en finale de la Coupe de Belgique avec Waregem. Même si nous n’avons pas gagné le trophée, cela reste de super moments. Ma saison à Deerlijk où nous terminâmes cinquièmes du championnat avec une équipe qui avait failli descendre l’année auparavant est aussi un bon souvenir. Personnellement, j’ai adoré être coachée par Benny Mertens, il a vraiment fait sortir mon meilleur basket.
Tu joueras à Ganshoren en R1 la saison prochaine. Quelles sont tes aspirations pour ce nouveau défi et pour la suite ?
Ma première envie, c’est de pouvoir m’amuser et profiter de mon sport sans devoir faire une heure ou une heure et demie de route. Le club a vraiment l’ambition d’être compétitif dans le championnat et ce serait mentir de dire que ce n’est pas cela qui m’a le plus attirée.