Eric Struelens, une carrière formidable

 

En bonne place dans le panthéon du basket belge, Eric Struelens rechaussera les baskets ce soir pour un match de gala au profit du Télévie. L’occasion de revenir en compagnie du « Stru » sur sa formidable carrière.

 

Eric, qu’aimes-tu tant dans le basketball?

La soif de compétition, de relever des challenges. L’envie de gagner dont il faut faire preuve pour réussir.

De Malines à Bruxelles, en passant par Charleroi, le PSG, le Real Madrid ou Girone, que retiens-tu de ta formidable carrière?

Je n’en garde que du positif. Tout au long de ma carrière, j’ai fait des choix qui se sont avérés payants.

Tu as été champion dans trois pays différents, comment l’expliques-tu?

Tout d’abord, il me semble évident de dire que j’ai eu la chance d’être au bon endroit, au bon moment. J’ai fait partie de belles équipes, bien coachées et qui s’entrainaient dur. C’est aussi lié à ma mentalité, je pense. Celle de vouloir sans cesse gagner.

 

 

L’arrêt Bosman ouvre les frontières

 

Quels souvenirs gardes-tu de tes années à Malines?

De très bons souvenirs. Nous étions l’équipe à battre. Les Classicos contre les Castors étaient épiques et j’y ai fait de belles rencontres.

Tu as ensuite pris la direction de Charleroi où tu n’es resté qu’une saison…

C’était un beau challenge, je devais y rester plus longtemps mais l’arrêt Bosman est passé par là et j’ai eu une belle opportunité de partir.

Et tu signes au PSG où tu évolueras deux saisons. C’était comment à Paris?

Au début, cela ne tournait pas bien et puis nous avons subi un changement de coach et nous avons décroché le titre de champion à Coubertin, contre Villeurbanne.

 

 

Vingt rebonds contre Michael Jordan

 

Tu franchis ensuites les Pyrénées pour rejoindre le Real de Madrid…

Les Madrilènes étaient déjà derrière moi après ma première année parisienne. Lorsqu’ils sont revenus à la charge, je ne pouvais pas refuser. C’était d’excellentes conditions de travail à Madrid, au sein d’un grand club omnisports.

Avec Paris, tu as aussi affronté Michael Jordan lors de l’Open McDonald’s de 1997. Vous n’aviez perdu que de sept points contre les Bulls, et tu avais gobé vingt rebonds! Qu’est ce que cela faisait d’affronter le meilleur joueur de tous les temps?

Sur le terrain, on n’y fait pas vraiment attention car on est là pour gagner. Mais après, on se dit quand même « waouw ». C’était un bon match, ca reste un bon souvenir.

Tu as d’ailleurs eu des touches avec Chicago et avec Miami. Tu regrettes de ne pas avoir tenté l’aventure NBA?

Non, je ne suis pas quelqu’un qui vit de regrets. J’étais bien à Madrid, qui était un club formidable, et je n’allais pas débarquer en NBA, à trente ans, comme un rookie.

 

 

Attentif au basket belge

 

Suis-tu les performances de notre équipe nationale?

Bien sûr. Nous avons disposé d’un gros noyau, avec quelques participations aux Championnats d’Europe à la clé. L’arrêt d’Axel est évidemment une perte. Nous disposons de bons jeunes mais nous risquons de stagner quelques années. Néanmoins, il y a du potentiel.

Et que penses-tu de l’EuroMillions Basketball League?

Le niveau du championnat belge a régressé, en partie avec la politique d’avoir beaucoup de joueurs étrangers. Il y a parfois cinq américains dans le cinq de base d’une équipe. Heureusement, Ostende sert de locomotive et montre la marche à suivre. Toutefois, dix équipes, c’est insuffisant. Et, ne nous leurrons pas, les budgets sont trop faibles. Les staffs ne peuvent pas se renforcer. En Espagne et en France, d’anciens joueurs prennent en main la formation. Ce n’est pas le cas chez nous.

Toi même, tu t’intéresses au coaching?

J’ai mon diplôme de coach, je me suis proposé mais rien ne s’est jamais concrétisé. Peut-être qu’un de ces quatre, le Basic Fit Brussels, mon club de coeur, m’appellera. Ce serait une belle manière de boucler la boucle.