Les Carnets du basketteur, saison 4 ! Pour cette chronique, coup d’oeil dans le rétroviseur concernant le sport roi en Belgique.
L’info est à peine croyable. Pourtant, elle a été officialisée par les plus éminents historiens du « ballon rond ». Dont, le docteur Dubois, la sommité en la matière. Voilà qui mérite assurément quelques explications et autres narrations d’amusantes coïncidences…
Il est donc confirmé que le premier club de football en Belgique a été fondé, dès 1863, à Spa. Bruno Dubois va encore plus loin en estimant qu’il s’agirait tout simplement du plus vieux club d’Europe continentale. Historique : à l’époque, la cité thermale accueille en villégiature les plus grandes richesses de la planète. Parmi lesquelles, de fortunés écossais, les Blair et les Fairlie, qui, pour meubler leurs loisirs, créent, en 1863, le « Foot Ball Club Spa », selon l’appellation de référence. Ce n’est toutefois qu’à la fin du siècle que l’Union Belge est portée sur les fonts baptismaux. En 1926, elle revoit l’attribution de ses matricules et les numérote de manière arbitraire en se basant sur les clubs existants encore à ce moment-là. C’est ainsi que l’Antwerp obtient le n°1, le Football Club Liégeois le 4, le Standard le 16 tandis que les Bobelins doivent se contenter du (trop) modeste matricule 60.
Il n’en demeure pas moins que le foot reste bien vivant sur les bords du Wayai. Comme en témoigne la photo ci-dessus qui constitue un véritable document. Outre sa qualité technique vu son ancienneté, on y distingue clairement la disposition tactique des deux équipes en présence ainsi que le décor sortant de l’ordinaire. En réalité, on est le dimanche 4 octobre 1895 et le Football Club Liégeois – qui vient de fêter le premier titre de champion de Belgique de l’histoire – affronte le Léopold Club survolant le foot bruxellois. Le prix d’entrée est fixé à 2 francs pour les adultes, 1 franc pour les militaires et 50 centimes pour les enfants. La rencontre amicale se dispute au « Champ des Sports » spadois. Si les installations du stade de la Géronstère sont toujours d’actualité, elles sont orphelines du splendide vélodrome qui ceinturait le terrain. Au fond, on distingue encore l’imposant Waux-Hall, deuxième casino d’Europe après la Redoute au centre-ville.
Pour la petite histoire, les Mosans l’emportaient 2 à 1 tout en alignant une formation essentiellement aristocratique avec les de Rossius d’Humain, de Laveleye, de Borman, de Lalaing ainsi que Sir Harry Merlies, le fils du consul d’Angleterre. Entre les perches liégeoises, on retrouvait ce sportif d’exception qu’était Léon L’Hoest. Non content d’être le gardien emblématique de l’Old Club, Trimpou – son surnom – s’était également classé 2e du tout premier Liège-Bastogne-Liège. En… 11 heures 10 minutes. On était en 1892 et on ignore souvent que la 1ère édition de la « Doyenne » se disputa de… Spa à Bastogne et retour sur 250 bornes. L’arrivée ne se situait pourtant pas au vélodrome qui était inauguré deux ans plus tard (photo). Et vous voudriez que je ne sois pas attaché à « ma » Perle des Ardennes…
Michel CHRISTIANE
Crédit photo : musée de la Ville de Spa