Son emploi du temps réglé comme du papier à musique entre l’université et le basket, l’influence de son passé d’athlète dans la manière de se préparer aux différentes échéances, ses premiers pas en D1 à Alost, l’excellente réaction de Liège contre Mons et les prochains défis des Principautaires: autant de sujet abordés par Romain Bruwier pour Liège & Basketball. Entretien.
Romain, cette période doit être délicate à gérer entre les examens, les cours et les matchs qui vont s’enchainer avec Liège.
Oui, j’ai passé un examen vendredi juste avant le match contre Mons et je reprends déjà les cours ce lundi. Les choses sérieuses commencent vraiment avec les entrainements, les cours et les matchs. Il va falloir que je m’organise au mieux, que je garde de bons contacts avec le club et l’université en cas d’absence pour un match en semaine comme contre Alost mercredi prochain, par exemple. J’irai au cours (ndlr: Maastricht possède un système d’enseignement particulier qui lui a permis d’intégrer le Top 20 des universités comptant moins de cinquante ans d’existence) plus tôt pour être là lors de la réception des Okapis.
Comment t’en sors-tu avec cet emploi du temps réglé comme du papier à musique ?
Dans l’ensemble, tout va bien à Maastricht, je pense avoir réussi mes examens et être sur la bonne voie. A Liège, je me sens vraiment bien. C’est même difficile pour moi d’imaginer un meilleur scénario niveau basket-études. L’ambiance est vraiment bonne chez les Principautaires, tout le monde s’y sent bien et c’est toujours un plaisir de venir s’entrainer. Il n’y a que du positif à retirer.
Ton passé d’athlète, dans une discipline où l’on travaille beaucoup en solo et en se fixant des objectifs précis pour des échéances parfois lointaines, t’a-t-il aidé à traverser ces quelques mois particuliers en raison de la crise sanitaire et des restrictions en vigueur ?
Absolument. En athlétisme, on se fixe un objectif et plus on s’en rapproche, plus on intensifie les entrainements. On peut ainsi passer tout l’hiver à faire de l’endurance pour, au final, disputer un 400 mètres aux championnat. Pendant le premier confinement, je faisais un peu de tout tout le temps car nous n’avions pas vraiment un objectif précis. Mais mon père m’a fait comprendre que j’allais me « cramer » si je continuais sur cette lancée. J’ai donc calmé, lors du second confinement, la charge en muscu et refait un peu de vélo. Au fur et à mesure que les semaines s’écoulaient, je montais dans les charges et travaillais de manière beaucoup plus précise. L’enjeu maintenant est de rester au top physiquement – sans me blesser – et psychologiquement, surtout avec les rencontres qui vont s’enchainer et les cours à l’université.
Tu avais déjà disputé un match amical à Mons avant que le Covid ne vienne repousser la date de reprise de la saison mais, mercredi dernier, à Alost, tu as disputé ton premier match officiel en D1. Comment l’as-tu vécu ?
C’était complètement différent de ce que j’avais toujours connu. Le départ en car, l’arrivée deux heures avant le match, les présentations… Cela donne l’impression que chaque match est une finale de Coupe et procure l’adrénaline qui va avec. Malheureusement, il n’y avait toujours pas de public, cela enlevait un peu de charme, d’autant plus en sachant l’ambiance qu’il peut y avoir au Forum et au Country Hall.
Tu es monté au jeu en fin de rencontre.
Je suis resté concentré et prêt à monter, même si c’était sur la fin de rencontre. Ce n’était pas la même sensation que de rentrer dans le premier quart-temps ou de débuter le match comme en préparation mais je ne suis pas déçu pour autant. Je reste motivé et je retourne travailler encore plus car j’ai beaucoup de choses à apprendre.
A Alost, ce fut la bérézina. Contre Mons, vous avez livré une bonne prestation. Comment expliques-tu ce changement drastique à seulement quelques jours d’intervalle ?
Chez les Okapis, pour notre premier match, ce n’était pas nous. Il y avait une petite pression supplémentaire inutile, comme si nous devions prouver quelque chose. Nous en avons oublié les consignes du coach et n’avons pas joué notre basket. Vendredi, contre Mons, nous avons démontré qu’en jouant notre basket, nous pourrions faire de grandes choses et revendiquer la victoire à chaque match. Notre ressenti après le match était partagé entre soulagement et frustration car nous avons perdu de sept points avec un très mauvais pourcentage au lancers-francs et à trois points…
Comment allez-vous aborder la prochaine réception d’Alost en Coupe et le déplacement à Mons en championnat ?
Nous recevrons Alost en sachant qu’une victoire de cinquante points et une qualification pour le prochain tour seront très compliquées à obtenir. Néanmoins, nous allons jouer ce match à fond: nous avons besoin de chaque match pour progresser avec notre jeune effectif et nous voulons montrer que nous valons mieux que ce que nous avons proposé à l’aller. Samedi prochain, pour notre déplacement à Mons, nous afficherons la même mentalité que chez nous. Nous irons dans le Borinage pour gagner et lancer notre saison.
Crédit photo: Philippe Collin