Le meilleur basketteur liégeois de l’Histoire a décidé de raccrocher. C’est l’occasion de se plonger dans l’album de souvenirs.
« Il est temps pour moi d’admettre que « l’histoire » de ma vie touche à sa fin ! Merci le basket pour m’avoir donné tant de bons souvenirs, d’amis et d’émotions… Le jeu va me manquer » écrivait hier sur twitter Axel Hervelle pour annoncer sa retraite sportive. Une annonce à l’image du bonhomme: humble, simple, digne, passionné.
Le Comblinois aurait mérité une autre fin de carrière, sur les terrains, et pas perturbée par une pandémie mondiale. Son retour au Spirou en 2018 a clairement boosté le basket belge. « C’est un immense honneur de pouvoir côtoyer un joueur comme lui, avec toute son expérience. Il nous apporte énormément et nous devons nous nourrir de ses paroles » nous confiait Boris Penninck en octobre 2018, quelques semaines après l’arrivée de la légende pepine au Spiroudôme.
Avec la retraite d’Axel Hervelle, c’est une page du basket belge qui se retourne et un grand monsieur qui quitte la scène. C’est aussi l’occasion de se replonger dans les souvenirs qu’avait partagés avec nous l’ancien Madrilène en novembre 2017.
« Hervelle me guidait sur le terrain »
Ses débuts sur les parquets de D1, c’est avec Pepinster qu’Hervelle les fit. « Nous avons obtenu d’excellents résultats, notamment ce titre de vice-champion face à Charleroi. Nous avions un super groupe et de bons jeunes avec Muya et les frères Massot notamment. C’était aussi une belle expérience avec Niksa Bavcevic, qui m’a vraiment appris le basket et à être pro. Et puis, comment oublier l’osmose entre supporters, joueurs et staff. Une véritable union, c’était assez magique! », se souvenait-il.
Figure centrale du développement du jeune forward de l’époque: Niksa Bavcevic. « Niksa est très certainement l’un des meilleurs entraineurs que j’ai pu côtoyer. C’est celui qui m’a appris le plus, notamment pour ma technique individuelle. Nous avons travaillé ensemble une quantité d’heures invraisemblables afin de peaufiner mon jeu. Humainement, Niksa était dur, vraiment très exigeant. Mais cela m’a endurci, m’a formé. La rigueur et le professionnalisme qu’il m’a inculqués m’ont très certainement aidé à me conduire là où j’en suis aujourd’hui » nous confiait-il avant d’ajouter. « Niksa était un excellent coach, qui m’a énormément appris techniquement tant il m’a inlassablement fait travailler ma technique individuelle. Il était très exigeant mais je lui dois beaucoup. Il m’a transmis cette rigueur et ce professionnalisme. »
Une éthique de travail propre au technicien croate qu’Hervelle a su faire sienne. « C’était un enfer » se remémorait Alexandre Bousmanne qui a notamment remporté la Coupe Cadets FIBA et celle Juniors FIBA avec le néo-retraité ainsi qu’une Super Coupe en D1 et atteint la finale des Playoffs. « Dès qu’il rentrait dans la salle, nous nous sentions mal. Les entrainements de Bavcevic étaient à la fois précis, pointus et éreintants. Tactiquement, c’était un pur monstre! Il nous expliquait au centimètre près où nous devions nous placer. Le jeudi soir, il nous filait les systèmes de l’équipe adverse et nous devions les connaître pour le lendemain. Moi qui était encore à l’école, je les étudais pendant les cours. Et Axel Hervelle me guidait sur le terrain quand j’étais perdu mais si un pro se trompait, il se faisait massacrer. »
Axel Hervelle ne cachait d’ailleurs pas sa déception quant à l’absence en D1 masculine du matricule 46. « Pour moi, c’est déjà une grande tristesse que Pepinster ne soit plus en D1. Que ce club, dans lequel je suis devenu professionnel, avec qui j’ai vécu tant de bons moments et qui a la chance d’avoir des supporters incroyables, ne soit plus représenté dans l’élite du basket belge masculin me fait vraiment de la peine » nous avouait-il depuis depuis Bilbao.
La Coupe ULEB à Charleroi
Après Pepinster, Hervelle mit le cap du Madrid. Dans la capitale espagnole, il y a tout gagné, notamment une Coupe ULEB dont la finale se disputait à Charleroi. « Une victoire en coupe d’Europe, ça constitue un moment très fort dans une carrière et un bel accomplissement. Et en plus la finale se jouait au Spiroudôme de Charleroi, dans mon pays. Ces éléments conjugués font que cela reste un souvenir vraiment spécial » souriait-il en évoquant ce bel accomplissement. « Madrid était une super ville, un super club. J’ai y vécu six belles années, avec des tonnes d’émotions. J’ai beaucoup de chance d’avoir pu évoluer dans un tel club, d’y avoir appris autant et d’y avoir eu du succès. »
C’est ensuite à Bilbao que le meilleur basketteur liégeois de l’Histoire pris ses quartiers pour huit saisons, faisant de la formation basque une équipe sur laquelle il fallait compter en ACB. Dans le très relevé championnat espagnol, Axel Hervelle figure en bonne place au panthéon des sportifs les plus méritants et il a pu y côtoyer d’autres grands joueurs. « Le niveau est hyper compétitif ici. C’est en ACB que veulent évoluer les meilleurs joueurs qui ne sont pas en NBA. De par son histoire, son animation, la qualité de ses infrastructures et de ses joueurs, c’est certainement le top niveau en Europe » affirmait-il, à juste titre.
La NBA, justement, Axel, bien que drafté en 2005 par les Nuggets, n’y aura jamais joué. « J’ai fait les essais, une summer ligue, ce fut une expérience satisfaisante. Toutefois, les conditions n’étaient pas réunies pour y aller pour de bon et j’estimais que j’évoluais déjà au sein d’une super équipe, dans une belle organisation et dans un championnat de qualité. Je n’ai absolument pas de regrets par rapport à cela » nous assurait en 2017 cet exceptionnel rebondeur.
L’ancien Pepin s’est aussi distingué avec les Belgian Lions, remettant la Belgique sur la carte du basket continental et permettant à notre sélection de renouer avec l’Euro après plusieurs années de disette. Une carrière exceptionnelle ! Chapeau, l’artiste !
Bonus: Axel Hervelle s’est livré au cours d’un long entretien à Tak-Tika, la nouvelle agence sports, média et marketing pour les athlètes, clubs, organisations et marques.