En 1999, Michael Jordan évoquait déjà le problème des comparaisons hasardeuses.
Depuis que le monde est monde, les comparaisons ont toujours fleuri. Dans le domaine du sport, celles-ci sont légions. Combien de nouveau Merckx, de nouveau Pelé, de nouveau Senna… Et combien de flops retentissants, de déceptions imposantes ou d’espoirs brisés par des comparaisons lourdes à porter. Dans le monde du ballon orange, les médias se sont rapidement mis en chasse du nouveau Jordan. Greg Minor, Lopez, Vince Carter, Kobe Bryant, Mamoud Abdul-Rauf et d’autres ont été comparés à « His Hairness » pour plus ou moins de succès.
Dès 1999 dans un entretien avec Stuart Scott, Michael Jordan s’opposait à ce principe de comparaison. « Ce n’est pas juste. Mais c’est un moyen de comparaison pour les gens. Je suis arrivé après Julius Erving ou Elgin Baylor et ça marchait comme ça pour permettre aux gens de comparer. Il n’y aura jamais un autre Michael Jordan, comme il n’y aura jamais d’autres Dr J, Magic Johnson ou Larry Bird. Il y aura Kobe Bryant, Grant Hill, Penny Hardaway… Ces gars-là auront des caractéristiques similaires aux miennes, mais tout dépendra de la manière dont ils les exprimeront pour être le meilleur basketteur et le meilleur modèle qui soit. Peu importe ce qu’essaye de faire la ligue pour promouvoir tel ou tel joueur » déclarait-il. « On ne peut pas tromper les consommateurs et les fans. Quand ils te désignent comme « le nouveau untel ou untel », ça peut te pousser à vouloir te baser sur ça pour ressembler à ce que la ligue veut donner comme image de toi. C’est dangereux. La crédibilité de la NBA pourrait en prendre un coup. Si tu commences à ne vouloir te concentrer que sur les dunks et les actions excitantes, tu en oublies vite les fondamentaux : comment faire circuler la balle, comment impliquer tout le monde dans une atmosphère de travail, que ce soit en attaque ou en défense… »