Depuis le banc des Lakers, Jared Dudley a pu observer le parcours privilégié des Lakers pour ramener le titre dans la Cité des Anges. Le rôle player des « Purple and Gold » est plus « punchy » dans les médias que sur le terrain. Au point d’en perdre toute objectivité ?
« Le truc avec Anthony Davis, avant même que je le connaisse, quand il est arrivé il a annoncé qu’il voulait être le défenseur de l’année. Il n’a pas dit qu’il voulait être MVP, il a dit : ‘Je vais mettre LeBron au défi.’ Et lors du premier entraînement, il a lancé : ‘Non, je veux qu’on défende comme ça.’ Il n’est pas un gars qui donne beaucoup de la voix, mais là il a donné le ton et on s’est dit ‘Okay, il sait que c’est son rôle dans l’équipe défensivement, il veut avoir cet impact défensivement et être le défenseur de l’année.’ Il recadrait LeBron sur certaines choses défensivement. Il a fait en sorte que LeBron élève son intensité pendant la saison régulière. Nous savons que LeBron choisit ses moments, mais il ne pouvait pas faire ça avec AD qui voulait être défenseur de l’année et une des meilleures équipes défensives » confie Dudley qui ne peut s’empêcher d’encenser son jeune coéquipier. « Il peut dribbler, il peut shooter, il peut poster, donc ils essaient de mettre des arrières sur lui et ce que je lui disais c’était : ‘AD, dans le 4ème quart, je ne veux pas te voir dans le corner, je peux me mettre dans le corner, c’est le boulot des role players. Je m’en fiche que LeBron shoote, va jouer un pick & roll, pousse un switch en défense, va au dunk.’ Vous l’avez vu lors du Game 6, quand il devient agressif et a cet état d’esprit… et c’est là que c’est génial de jouer avec LeBron car LeBron allait le voir souvent pour lui dire : ‘Yo, mec c’est à ton tour.’ La façon dont Bron lui parlait était différente des autres et c’est normal. C’était aussi mon boulot de lui dire : ‘Quand tu es au poste bas et qu’ils font prise à deux sur toi, tu es Anthony Davis, ils ne peuvent pas t’arrêter juste en faisant prise à deux, parce que tu as un jeu à mi-distance. Fais un pick & roll avec Rondo et si l’intérieur aide, tu peux shooter du coude de la raquette.’ Il shootait à 50% à mi-distance ! C’est du jamais vu pour un intérieur. Quand je l’ai vu lutter malgré ses blessures alors que jusque là c’était ce qu’on lui reprochait à New Orleans, qu’il était toujours blessé, qu’il ne pouvait pas finir la saison. Je lui disais : ‘passe du temps en salle de muscu, cravache.’ Et j’ai vu LeBron le pousser, le forcer à aller en salle de muscu. C’est comme s’il commençait à lui passer le relais. Il veut pouvoir lui dire un jour : ‘AD c’est ton show désormais, je suis ton lieutenant.’ Leur relation était spéciale et je suis content d’avoir vécu ça. »
Au point d’en perdre toute objectivité ? Dudley assure qu’Anthony Davis est le meilleur ailier fort de l’Histoire. « Je pense que Duncan a surtout fixé la norme. Dans un sens où tu savais exactement ce que tu allais obtenir de Duncan. Il pouvait alterner intérieur, mi-distance, et je pense qu’AD est bien plus talentueux, meilleur défensivement. Surtout dans cette ère moderne, il peut switcher et défendre sur des extérieurs. Je pense qu’AD a encore un autre niveau à attendre et je pense que nous sommes tous d’accord là-dessus. Et la question c’est est-ce que son état d’esprit va être : ‘Écoutez, je vais être encore plus agressif.’ Et je m’attends à ce que ce soit l’année prochaine en tant que champion et avec un rôle encore plus important » affirme le journeyman des Lakers.