Roger Laboureur, Ourson et nounours

Les Carnets du basketteur, saison 4 ! Pour cette chronique, focus sur une légende du journalisme sportif, l’inénarrable et incomparable Roger Laboureux.

Voici une bonne semaine maintenant, Roger Laboureur était l’invité de « Stoem, Pèket… et des Rawettes », cette émission dialectale réunissant, avec intelligence, la « zwanze » bruxelloise ainsi que les différents wallons. Et comme l’ancien truculent journaliste sportif de la Rtbf n’a pas sa langue en poche…

Pendant une bonne demi-heure, cet Ourson qui est surtout un gros nounours n’a pas été avare de souvenirs tout en se faisant une joie de présenter sa cité, en général, et « Le Barcelone », son quartier général, en particulier. Le tout en compagnie de Thierry de Coster, le présentateur, Fred Waseige, et Michel Renquin, défenseur emblématique du Standard. Un café qui se trouve à un « trois points » à peine de la place des Tilleuls, son kiosque et son ex-terrain de basket extérieur hanté par les Tirtiaux, Léonard et autre Bodson…

L’Andennais n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler qu’il avait été aussi pendant des années le jovial vice-président des Spirou de son grand ami, Eric Somme. Il se fait que j’ai accompagné, pour la DH, les Carolos lors d’un match européen à Istanbul*. Lors du voyage-aller, j’avais raconté à Roger que c’était déjà la 4e fois que je ralliais une cité du Bosphore que je commençais à connaître comme ma poche. Le matin de la rencontre, visite en car de la principale ville turque. Si ce n’est que le guide brille par son absence et le Mosan de s’empresser de me demander de le remplacer au pied levé… Autre anecdote en sa compagnie : à l’occasion de la manche ostendaise de la coupe du monde de beach-volley, nous partageons la même table avec nos épouses respectives. Je lui indique qu’après des dimanches souvent overbookés, je me réjouissais de clore la journée par un excellent repas. Et de me confier : « Je suis exactement comme toi. Quand je terminais la présentation du week-sportif, je n’avais qu’une envie : rejoindre au plus vite la maison où je savais que j’allais me régaler. »

Retour à « Stoem, Pèket… et des Rawettes » où le plus bel hommage, en substance, lui était rendu par le fils du « mage de Rocourt » : « C’était toujours un bonheur de regarder à la télé une rencontre avec Roger au micro car il nous la faisait vivre comme il l’a ressentait. Ses commentaires faisaient prévaloir l’aspect humain, voire émotionnel, d’un match. Qui ne se souvient pas de ses tonitruants « Goal, goal, goal » après le penalty de Léo Van der Elst avec les Diables ? Aujourd’hui, on aurait droit à : c’était la 36e réalisation de Van der Elst, la 17e sur coup de réparation, la 24e du pied droit en 77 confrontations dont 35 en déplacement et la 5e de l’orteil gauche, via l’overdose de statistiques dont nous sommes bombardés actuellement. »

Du Fred dans le texte et tant pis – voire tant mieux – si certains journalistes branchés de VOO, Eleven et autre Tribune n’apprécieront que très modérément…

Michel CHRISTIANE

Crédit photo : RTBF

*Charleroi alignait Purnelle, Desy, Cleymans, Marion, Grider, Acres, Weatherspoon, Elis, Goethals, Bruce et Williams, coach : Gio Bozzi. L’Ulker Istanbul (qui allait devenir Fenerbahce) l’emportait 91-68. C’était le 5 octobre 94, il y a quasi 26 ans jour pour jour…