Shengelia et son papa Kakha

Les carnets du basketteur, saison 3! Pour le dernier épisode de la saison, focus sur le récent champion d’Espagne et son sacré personnage de père.

Pour cet ultime « Carnet » de la saison, je vous propose de revenir sur le parcours pepin d’un certain Tornike Shengelia. Il faut d’abord savoir que le récent champion d’Espagne a peaufiné sa formation à Valence (Esp) avant d’être recruté par Charleroi. Des Spirou qui l’expédiaient d’emblée au Paire afin qu’il s’y aguerrisse. Quoi de plus normal à même pas 19 ans ?

C’est le mercredi 8 septembre 2010 qu’il disputait son tout premier match sous les couleurs verviétoises : au hall Octave Henry de Namur contre les Hollandais de Den Bosch. Il fallait attendre jusqu’au samedi 16 octobre pour enregistrer l’entame d’un championnat voyant les Hoëgnards accueillirent les Anversois. Avec un petit exploit à la clé. Soit, un succès inespéré sur la marque de 98 à 84. Ce soir-là, « Toko » plantait 7 points et gobait 5 rebonds en 18 minutes. On aurait tendance à l’oublier, mais il n’a jamais crevé l’écran à Pepinster avec une moyenne de 6,5 pts, 4,1 rbs en 17’. Ceci dit, tout le monde était persuadé de son énorme potentiel. Comme personne n’est parfait, le 11 décembre ’10, il ne parvenait pas à enfiler le moindre panier aux dépens de… Liège Basket.

Lors de son séjour wegnolais, ses équipiers avaient notamment pour noms Dimitri Jorssen, Gerrit Major, Anthony Chada, Brandon Gay, Dominic Waters, Stefon Jackson, ou encore, Antoine Agudio, un « Ricain » passé très inaperçu… Sans oublier Armand Kabeya avec qui, il alla entraîner, un mercredi d’octobre, les jeunes de Henri-Chapelle. Sûr que les gosses ont encore le souvenir de leur après-midi d’automne. Dans ce contexte, la prochaine recrue du CSKA Moscou eut pour coaches Ivica Skelin remplacé, en janvier ’11, par Aaron Mc Carthy.

Il faut bien avouer que le garçon était aussi timide que taiseux. Bref, lui extirper quelques mots relevait de la performance. Je me souviens qu’au terme d’une rencontre, il m’avait confié : « Mon exemple et mon conseiller est mon père qui essaye sans cesse de me rendre meilleur. Il a d’ailleurs été un des plus grands joueurs de notre pays. » En vérité, on a à faire à un sacré personnage. C’est ainsi que Shengelia Sr a longtemps été la figure de proue de Tbilissi, le club-phare de la capitale, a porté à de multiples reprises le maillot national avant de devenir le vice-président de la fédération. D’un tempérament nettement plus bouillant que son rejeton, il claquait la porte et s’autoproclamait président de la fédération d’Adjara, une république autonome de la Géorgie. Comme on peut en juger, Kakha (son prénom) ne se prenait pour de la…

Tornike n’est pourtant pas le premier Géorgien à avoir foulé le parquet de Pepinster. En effet, la même formation de Tbilissi vint donner la réplique aux Hoëgnards, en septembre 1979, à la salle de la rue Jean Simon. D’où question : Kahka était-il là ?

Michel CHRISTIANE

Crédit photo : RBC Pepinster