Les Carnets du basketteur, saison 3! Seconde partie d’une chronique dédiée à nos plus illustres représentantes.
Même si cette chronique réclame pas mal de recherches – et donc de temps -, les chouettes réactions qu’elle a suscité m’incitent à mettre les bouchées doubles en vue de cette seconde partie…
Nous sommes donc en septembre 1990 et notre Principauté traverse un été indien exceptionnel. Qu’on en juge : les disparitions de l’ISC Flémalle et du Fémina sont largement compensées par la présence de quatre phalanges principautaires en D1. A savoir, par ordre alphabétique, Esneux, Flémalle (Alliance), Grivegnée et Waremme. A l’étage inférieur, les demoiselles de Bellaire jouent les terreurs dans leur inimitable chaudron.
JS Grivegnée : la référence belge en 1990
A ce moment, les sociétaires de l’Alfa goûtent à nouveau au gratin national. Après une culbute en N3. Pour Luc Namèche et les fidèles partisans condruziens, les sujets de satisfaction sont nombreux : la sélection nationale de Muriel François, l’éclosion de la Spadoise, Valérie « Bambi » Gillon, ou encore, la construction de… vestiaires en dur. Bref, la salle actuelle prend plus que jamais forme.
Une certaine tradition flémalloise ne se perd pas en bord de Meuse. Elle est faite d’abnégation, de grinta et d’un jusqu’auboutisme à toute épreuve. A l’image de son équipe, le bouillant Pierrot Henkin est aux manettes de la plus jeune formation de la série : 19 ans de moyenne. N’importe quel adversaire sait d’avance qu’il sera expédié dans les cordes du hall Louis Melin. L’Alliance peut notamment compter sur deux véritables piles électriques que sont Anne Levoz (la sœur de Jean, policière à Liège) et Johanne Detry qui louera ses services en France (Calais, Dunkerque) avant de… conduire les bus dans le Nord.
En 90, le club de référence sur l’échiquier « tricolore » est tout simplement la JS Grivegnée. Le cercle du président Lanni est ainsi le seul à être présent en D2 hommes et D1 dames. Dans un premier temps, les « Rouge et Jaune » s’ouvrent les portes de l’antichambre en 83 avant de franchir le grand pas. Au total, le team des Genot, père et filles (photo, sabine n°4 et Pascale n°14), y demeureront sept saisons : six plus une (deux ans plus tard) avant de se retirer. Outre une kyrielle d’éléments du cru, les banlieusardes liégeoises virent entre autres défiler la Russe Faitchova, les Etatsuniennes Lawrence et Hateway ainsi que la joviale Gantoise, Pascale De Roo (toujours dans le sillage de nos Cats).
Waremme : avec Madame Joly, tu verras du pays !
Reste le cas le plus étonnant. Voire extravagant. Peu se souviennent que Waremme posséda une phalange ayant disputé, à deux reprises, les demi-finales des playoffs pour le titre : en 91 et 92. A chaque fois, contre St-Servais. En fait, Madame Joly créa une section féminine à Stockay. Section qui devait évoluer « indoor » suite à sa montée en D3. Cap dès lors sur Waremme où, en 90, les Hesbignonnes gagnent le droit d’en découdre avec le top « noir-jaune-rouge ». La même dirigeante juge qu’il n’y a pas assez de public au « Leburton » et décide d’aller jouer à Haneffe. Le brave président Docteur suit le mouvement ainsi que les Fuger, Georis et autre Renard. Au printemps 92, Jean-Pierre Fransquet drive les « Wawas » et l’équipe belge. Il emmène tout son monde en stage aux USA. Au retour, la moitié des « Templières » d’adoption sont blessées. Madame Joly, toujours elle, avale de travers et stoppe les frais peu après.
On effectue un bond dans le temps pour se retrouver en 2005. Les Sprimontoises de Michel Borremans s’invitent, elles aussi, dans la cour des grandes. Dès l’exercice suivant, le Hutois cède le relais à Bernard Schoonbroodt qui insiste sur la formation de ses protégées. Dont Julie Allemand, Nina Crelot et Manon Grzesinski. La belle aventure « carrière » se poursuit jusqu’au terme de la campagne 13/14 quand les responsables du cru scratchent leurs formations de pointe. Il en faut davantage pour décourager le duo Cornia-Grandry qui rejoint le Sart Tilman pour porter les Panthers sur les fonts baptismaux. Depuis, les Angleuroises forcent le respect aux quatre coins du Royaume… en compagnie de Pepines remontées en 2017.
Hors province, l’élite féminine comporta pas mal d’entités « exotiques » comme Blankenberge, Diest, ou encore, Coxyde. Des Côtières qui furent championnes de Belgique sous la houlette de Werner Rotsaert. Sans oublier le Junior Arlonais (Françoise Métivier, l’US Cathy Croll) qui prolongea son bail au plus haut niveau de 79 à 84. Grâce à un Jacquie Lemmer débutant le coaching aux commandes de la P1 dames de… Hamoir.
Michel CHRISTIANE
Crédit photo : RJS Grivegnée