Après une rupture totale du tendon d’Achille, Rémy Porignaux a profité de la dernière campagne pour retrouver ses sensations et débutera cette seconde saison en deuxième provinciale avec la ferme intention de démontrer que l’âge n’a pas d’emprise sur lui. Entretien.
Rémy, quel bilan fais-tu de cette dernière saison sous la houlette d’Eric Herben ?
Ce fut une saison typique de P2 : une série de bonne qualité, aucun match facile à gagner, du physique, plus de précision chez les adversaires et la preuve qu’un match dure quarante minutes. Par contre, l’arbitrage fut à deux vitesses : soit bien meilleur qu’en P3, soit très folkorique.
Es-tu satisfait de vos résultats pour cette première saison en P2 ?
Nous espérions finir une place plus haut – dans le ventre mou – afin de ne pas nous faire peur jusqu’au bout de la saison. Notre objectif est manqué malgré notre départ en boulet de canon. Ce départ nous a finalement sûrement handicapé, nous nous sommes peut-être vu trop beaux, trop vite. Et quand le vrai niveau de la deuxième provinciale nous a éclaté au visage, nous n’avons pas eu le mental nécessaire pour nous rendre compte que nous pouvions nous mettre à ce niveau et très bien jouer, surtout avec un groupe qui se connaissait très bien. La peur et le manque de caractère ont alors pris le dessus… Faire l’ascenseur aurait été injuste mais vu notre niveau global, nous finissons à la place que nous méritons.
Comment juges-tu tes prestations ?
Revenant d’une blessure redoutée par tous les basketteurs (une rupture totale du tendon d’Achille), j’ai eu besoin de temps pour reprendre confiance dans mes jambes, d’abord, et ensuite dans mes capacités. Mes coéquipiers furent merveilleux car ils m’ont constamment encouragé. Malheureusement, mon besoin de retrouver des sensations est tombé lors d’une saison durant laquelle « Herbi » n’avait pas l’occasion de me donner du temps de jeu. C’était très frustrant et moralement compliqué à encaisser. Je me suis demandé toute la saison si je n’aurais pas dû arrêter après ma blessure car je suis passé d’un temps de jeu moyen de vingt-cinq à trente minutes par match à cinq ou dix minutes maximum… Toutefois, la rencontre à Cointe lors de laquelle j’ai joué plus de dix minutes m’a prouvé que j’ai encore des jambes et quelques chose à faire sur un terrain. Mais ce fut la seule fois. A moi de prouver lors de cette nouvelle saison que je peux aider l’équipe et que mes futurs trente-six ans ressemblent plus à trente ans qu’à quarante (rires).
Quels furent les moments forts de cette dernière campagne ?
Nos quatre premiers matchs incroyables avec une ambiance de feu lors du premier derby que nous avons écrasé tel un rouleau compresseur. L’ambiance post-match -même si je ne suis pas présent longtemps en général – avec un grand Greg en animateur post-victoire qui ne fait que donner envie de gagner la suivante pour entendre son fameux : « Messieurs, levons nos verres pour cette victoire, etc. » La victoire à Jupille en fin de saison fut aussi très excitante.
Qu’as-tu particulièrement apprécié cette année ?
Avoir pu jouer avec Matt Collings et Jona Lalou ainsi que m’entrainer avec Alex Brassine qui est un jeune avec un fort potentiel. J’ai aussi adoré m’entraîner « plus physique » avec Matt, Alex et J-F, en sachant que Matt est plus costaud que certains pivots quand il pousse ou joue des coudes (rires). J-F, et bien c’est J-F: quand tu penses pouvoir le bouger, c’est toi qui recules (rires). J’ai également apprécié rejouer avec Chris Leblond, un meneur rapide, très juste dans ses choix, incroyablement athlétique et qui shoote maintenant du parking. Enfin, j’ai aimé voir Jona devenir papa. C’est le premier qui le devient pendant que nous disputons une saison ensemble.
Nourris-tu certains regrets ?
Oui, le gros trou d’air après notre quatrième match ainsi que la blessure handicapante de Jona Bourgeois. C’est notre métronome, il est très régulier et possède un jeu compliqué pour ses adversaires directs. Je regrette aussi d’avoir vu un gars comme Olivier Monteforte rechuter après une grave blessure. Je ne le souhaite à personne… Qu’on se le dise: 2020-2021 sera la saison du come-back de « Monte » ! Nous le verrons à nouveau passer par le chas de l’aiguille.