Ce dimanche à Aubel aura lieu l’affiche du weekend en première provinciale. Un match qui s’annonce haut en couleur entre deux formations qui occupent la tête du championnat -avec Neuville- et proposent un style de jeu pratiquement aux antipodes. L’occasion était donc toute trouvée de partir à la rencontre du scoreur d’Ougrée, Stéphane Grandry.
Stéphane, surpris de l’excellente saison que livre actuellement Haut-Pré?
Je ne suis pas vraiment étonné, quelques indices laissaient augurer d’une telle réussite. Il y a deux ou trois ans, nous avions déjà disputé les Playoffs à Ninane. Ce groupe recèle du potentiel mais il faut pouvoir l’encadrer. Nous possédons un vrai « team spirit » et si l’ambiance au sein du groupe est présente, nous sommes capables de nombreux exploits. Nous fonctionnons beaucoup au moral et, au vu de notre saison, celui-ci est au beau fixe.
Parlez-vous du titre entre vous?
Non, pas vraiment. Notre objectif, c’est de nous qualifier pour les Playoffs et plus si cela est possible, bien entendu. Evidemment, si l’on parvient à décrocher la montée, je crois que le club ne la refusera pas. Mais nous prenons match après match, ce qui est, je crois, la meilleure manière d’aborder les choses. Nous serons davantage fixés après avoir affronté Neuville et Aubel, que nous rencontrons ce weekend.
Tu joues au Haut-Pré depuis de très nombreuses années (ndlr: seize ans). Qu’affectionnes-tu particulièrement dans ce club?
C’est une ambiance très familiale. « Mémé » nous connait depuis longtemps et nous possédons un noyau dur de joueurs qui veulent réellement être ensemble. De plus, ceux qui sont venus se greffer par la suite s’acclimatent très bien. On se sent bien à Haut-Pré, à tel point que nous payons tous notre cotisation et nous prenons plaisir à nous retrouver tous ensemble.
« Du jeu en première intention »
Un mot sur ton entraineur, Yves Dehousse, avec qui cela semble vraiment bien fonctionner.
Yves n’a pas eu de chance les deux dernières saisons avec des effectifs décimés dans d’autres clubs. Chez nous, la saison dernière fut également compliquée et nous avions tenu un conciliabule entre nous pour savoir où nous allions et débattre de la question de l’entraineur. Très vite, c’est le nom d’Yves qui a émergé. Nous ne sommes pas un groupe facile, nous en sommes conscients. Il y a plusieurs « grandes gueules » mais Yves fait de la psychologie avec nous et cela fonctionne à merveille. Nous sommes relativement libres dans le jeu mais tout de même recadrés et avec des objectifs fixés par notre entraineur. Cela nous donne une excellente ambiance et une grande cohésion. Au-delà de ça, Yves est un vrai passionné qui regarde des tonnes de matchs. Il veut changer les systèmes à chaque entrainement dès qu’il en a découvert de plus efficaces. Nous devons un peu le freiner là-dessus (rires).
Ce qui frappe en vous voyant, c’est votre style de jeu. Vous avez développé une vraie identité, résolument offensive…
Oui, c’est du jeu en première intention, et j’apprécie cela. On travaille beaucoup avec des entrées de systèmes mais avec une certaine liberté. Nous avons nos « guidelines » et on cherche souvent à trouver l’intérieur avec une « passe miraculeuse ». Bon, le revers de la médaille c’est que ça gueule parfois un peu quand nous shootons trop vite mais pour l’instant cela semble bien fonctionner et nous prenons du plaisir sur le terrain, ce qui reste l’essentiel.
« Marquer c’est bien, gagner c’est mieux »
Tu sembles d’ailleurs t’éclater dans cette manière d’évoluer puisque tu as réalisé quelques cartons mémorables et que tu es le meilleur marqueur du championnat. Tu t’y attendais?
Je pensais bien finir dans le Top 10 car j’ai toujours été un scoreur et que j’aime marquer des paniers. Il y a deux ans, j’avais déjà fini meilleur marqueur. Par contre, je ne m’attendais pas à avoir une telle avance. Après, premier, deuxième ou troisième, ça ne change pas grand chose, même si cela reste tout de même une petite fierté. Mais je ne recherche pas cela en priorité, je préfère gagner un trophée collectif.
Tu t’es senti comment lors du match où tu as planté quarante-cinq points à la défense de Waremme?
Je ne l’ai même pas remarqué. Je n’ai pas eu l’impression de shooter plus ou moins que d’habitude. Un peu après, contre Ensival, j’ai inscrit vingt-six de mes trente-et-un points en deuxième mi-temps. Là j’ai plus « senti » que je scorais. Je joue toujours naturellement.
Tu avais déjà atteint une telle marque?
Non, c’est la première fois mais j’ai déjà atteint plusieurs fois le seuil des trente unités. Il est vrai que je prends pas mal d’options en attaque. Mais il est impossible de gagner seul et notre avantage est d’avoir beaucoup de scoreurs naturels au sein de notre équipe, ce qui explique aussi nos scores fleuves et notre facilité à marquer.
« La forme du moment sera déterminante »
Parmi ceux-ci, il y a ton frère. Qu’est-ce que cela fait de jouer avec son frangin?
Nous avons toujours joué ensemble, nous nous connaissons bien donc c’est assez naturel. Nous nous trouvons facilement mais c’est parce que nous sommes habitués à évoluer de concert. Par contre, c’est un des gros caractères de l’équipe, donc parfois c’est chaud, il y a des clashs sur le terrain mais ça ne dure jamais longtemps.
Que penses-tu de notre élite provinciale cette saison?
C’est plutôt un bon niveau. Il y a de grosses équipes qui ont du mal, comme Waremme qui est une bête blessée mais est capable d’exploits (ndlr: comme de battre Haut-Pré en Coupe). Certaines équipes sont un peu plus faibles mais avec les renforts de la trêve et, pour certains, les joueurs qui peuvent redescendre de R1 ou R2 pour donner un coup de main, elles vont toutes lutter jusqu’au bout. Il y a un trio de tête, même un quatuor si on compte Hannut lorsque Blanchy sera de retour et puis ensuite beaucoup d’équipes qui se valent. Le niveau est assez relevé, c’est amusant.
Pour terminer, prenons le risque d’établir des pronostics. Qui vois-tu terminer dans le Top 3 et, surtout, dans quel ordre?
Je pense qu’Aubel, d’autant plus avec la blessure de Deflandre, a désormais un petit noyau et aura difficile de tenir la cadence. Neuville est plus fort et je vois bien le Rebond finir deuxième. Enfin, soyons fous, Haut-Pré qui termine premier! Mais sincèrement, ces trois équipes se valent. Cela va énormément dépendre de la forme du moment.