Et le Standard quitta Liège…

Les Carnets du basketteur saison 3! Pour cette chronique, coup d’oeil dans le rétroviseur avec les dernières heures du Standard en Cité Ardente et les grands débuts de Mariandenne. Une épopée à savourer avec… des frites.

Aujourd’hui, je reviens sur la fin du (grand) Standard en Cité ardente. Les plus jeunes apprendront ainsi que les « Rouches » ont également brillé sur la planète basket. Pour faire court, le club trusta six titres nationaux (3 en dames, autant en hommes) ainsi que trois coupes de Belgique. Il n’en demeure pas moins que 1977 demeure un cru d’exception en Principauté, via un doublé, Gaston Deckers élu « coach de l’année » et l’organisation de l’Euro au Sart Tilman. Grâce à ces capitaines de l’industrie qu’étaient Albert Tilkin puis Fernand Rossius, d’authentiques extraterrestres du cuir orange débarquèrent en bord de Meuse. Dont Radivoj Korac, Art White, ou encore, Jackie Dinkins. Le malheureux perdait malheureusement son ultime combat, en mars ‘83. Ces derniers équipiers étaient ces authentiques « Tchantchès » que sont André Labaye, Jean-Luc Selicki, Lambert Hardy, Marc Tromp et Jean-Luc Ventat.

Ce qui n’empêchait pas les « Rouge et Blanc » d’abandonner leur antre légendaire pour Andenne et son « mouchoir de poche ». Quasi sur la pointes des baskets… On est au printemps ’85 et le président Rossius tente une esquisse d’explication : « Nous n’enregistrons plus assez de spectateurs pour boucler le budget et n’avons donc pas d’autre solution. » Il est vrai que ses protégés sont loin de répondre à l’attente et ce n’est pas l’arrivée, en cours de saison, de Fred Lynn (ex-Esneux) qui y changera quelque chose.

Cap dès lors sur la cité des Oursons où l’exercice 85/86 ne casse pas la baraque. Loin de là, d’ailleurs. Alors que la dénomination « Standard » a disparu. La double peine, quoi. A noter qu’auparavant, les même Andennais alignaient ces figures bien connues que sont Sam Staggers (n°23) et les frères Tirtiaux (n°24 et 4). Avec, comme mentor, le Hutois, Gaston Verbeemen (en costume à gauche). C’est alors qu’Eric Somme propose d’adjoindre « ses » Mariembourgeois aux Andennais. Dès la campagne suivante, on a donc droit à un BC Mariandenne composé de Pierre Cornia, Sam Staggers, Christian Lemaire, Jean-Jacques Deheneffe, Russ Davis, Kirk Richards (ex-NBA) et Mark Acres (ex-NBA, aussi). La formation a de la gueule et décroche son ticket pour la coupe des vainqueurs de coupe. Pour faire face à ces échéances, le businessman fagnard y ajoute l’autre frère Deheneffe (Marc), Jean-Pierre Barbier et Brian Martin (ex-…). Tout ce petit monde est coaché par André Smets. Avec succès puisqu’ils se hissent en quarts de finale de la compétition. Particularité des Namurois, ils jouent en alternance à Mariembourg et à Chimay. Mais l’ensemble des matches européens se disputent en cité mosane.

A ce propos, cette anecdote – non, vous n’y échapperez pas – : à ce moment, je couvre Mariandenne pour la DH et La Libre. Mais, je travaille toujours en banque de la journée. Bref, dès la rencontre terminée, j’expédiais le compte-rendu à Bruxelles, recueillais l’une ou l’autre impression et sautais dans mon auto. Pour un retour express à Liège. Là-bas, je me précipitais à la rédaction du journal afin d’y rédiger mes papiers d’analyse et d’interviews. Articles que je n’avais pas le temps de concocter le lendemain, vu mes occupations professionnelles. J’en avais souvent jusqu’à une heure du matin. Mais, pas question d’aller au lit non sans avoir été chercher un sachet de frites sur le boulevard. Après l’effort, le réconfort…

L’histoire se termine mal et tourne court pour les « Coalisés ». En effet, la greffe avec le public namurois n’a jamais pris. Et Eric Somme part avec armes, bagages et joueurs à Monceau pour de nouvelles aventures.

Michel CHRISTIANE