« Une communication désastreuse »

Tant en P2 qu’en P3, l’Union Liège ne sera pas récompensée pour ses excellentes prestations. Un statu quo particulièrement regrettable pour la génération dorée des Unionistes. Sébastien Dethioux fait le point pour Liège & Basketball, entre (in)compréhension, déception et inquiétudes.

Que penser de cette décision ?

Je tiens tout d’abord à préciser que ces propos n’engagent que moi et non l’Union Liège ou ses membres. A l’heure actuelle, ce n’est pas ma préoccupation première. Je suis conscient de la crise sanitaire que nous vivons et je suis plus préoccupé par le fait que mes proches se portent bien que par du basket. Cependant, je ne peux qu’être anéanti par cette décision. D’autant que la communication du CP Liège a tout simplement été catastrophique. Nous avons tous salué la mise sur pause de la compétition afin d’éviter tout risque de contamination au sein de la famille du basket liégeois. Certains s’offusquant même que la décision fut si tardive. Mais pour le reste …

C’est-à-dire?

Le six mars, nous recevions une première communication peu claire. Mais, en substance, le basket devait continuer d’avancer… Tout cela à quelques heures des finales de Coupe. J’ose espérer que ce n’était qu’une coïncidence. Le huit mars, un e-mail de Monsieur Riga nous annonçait que nous devions nous préparer à un titre honorifique de P2 contre le vainqueur de l’autre série. Je présume que le succès des finales de Coupe donnait des envies d’ajouter des matchs… Le onze mars, la décision que tout le basket liégeois attendait est arrivée et a été vivement saluée, alors même que le gouvernement fédéral n’avait encore pris aucune décision. Nous apprenions également dans ce communiqué que les décisions concernant la neutralisation seraient communiquées le vingt-six mars. Le dix-huit mars, nous apprenions enfin qu’aucun titre de champion ne serait accordé. Cependant, dans la Meuse Liège du vingt-trois mars, le CP expliquait que sa décision avait été prise instantanément. Alors pourquoi un tel mutisme jusqu’à ce jour ? Quand nous avons vu ce qui était décidé au niveau de Prombas, de l’AWBB, la VBL, les provinces flamandes, nous nous sommes dit que le CP allait suivre la même voie. Mes joueurs de P3 – parce qu’il ne faut pas oublier que l’Union Liège et moi-même étions en course dans deux catégories – avaient fait une croix sur toute montée avec beaucoup de sportivité. Le BC Alleur nous avait battu au match aller. Alors que nous devions rencontrer cette même équipe le quinze mars… Tout restait donc à faire. Mais dans ces circonstances, il nous semblait logique qu’il fallait un vainqueur et qu’Alleur devait être cette équipe. Mais pour mes joueurs de P2 qui venaient de distancer à 4 défaites à 5 journées de la fin la seule équipe qui pouvait encore lui ravir la montée, c’est tout simplement incompréhensible. Si au moins, nous avions reçu l’information que la saison serait gelée immédiatement. Au lieu de cela, nous avons vu les autres fédérations prendre des décisions bien différentes et notre espoir de voir notre superbe saison récompensée a été anéanti une seconde fois. Cette communication désastreuse du CP a et aura des répercussions sur l’état d’esprit de mes joueurs. D’autant que cette dernière se cache derrière la crise sanitaire avec un ton très moralisateur : «Serons-nous tous toujours-là pour entamer la saison prochaine» ! Alors que la communication était très différentes au début du mois… Oui la crise sanitaire s’intensifie mais comment ne pas faire l’amalgame entre gestion de la crise et maintien des intérêts du CP ?

Cette décision aura t’elle un impact sur notre futur ?

A-t-on la possibilité de faire un recours contre cette décision ? Tous les clubs dans notre situation pourraient-ils se mobilier pour faire infléchir le CP ? Je n’en sais rien… Mais si les choses restent en l’état, comment pourrait-il en être autrement ? Comment relancer la mécanique d’un groupe qui avait atteint le but qu’on lui avait fixé, il y a 9 ans mais à qui on demande de recommencer…? Je le répète ce n’est que du sport et la crise du COVID-19 est bien plus importante à l’heure actuelle. Mais quand nous aurons la chance de nous retrouver, je crains que mes joueurs seront plus motivés à suivre l’invitation de la P4 de l’Avenir à faire un concours de fléchette que d’aller sur un terrain de basket. Un long travail mental m’attend…