Les Carnets du basketteur saison 3! Une chronique qui sent bon… le terroir!
A Hannut, savez-vous que le basket a droit de citer grâce au tennis ? Voilà qui mérite sans conteste une petite explication… Début des années ’70, un certain nombre d’adeptes de la petite balle jaune émettent l’idée de former une équipe de basket. Question d’entretenir leur condition physique durant la « laide saison ». Proposition aussitôt accepté par le comité qui fait tracer un terrain à « La Saline », soit à l’emplacement de l’actuel centre culturel. Dans un premier temps, cette équipe est inscrite au championnat spécifique de basket organisé par la fédé de tennis. Belgique, pays du surréalisme… « Ce qui nous obligeaient à des déplacements à Bruxelles tous les quinze jours », se remémore Bob Dumont, « Et, dès la seconde année, nous décrochions le titre national. » Mais, le meilleur était encore à venir : « Nous n’avions plus rien à faire là-bas et nous émigrons vers l’officielle fédération de basket. Nous avons ainsi débuté en 4e Provinciale et, dans la foulée, sommes montés à six reprises consécutives. »
Pendant ce temps, les Hesbignons avaient rallié le mémorable Marché Couvert (photo de Georges Melon). Surtout de façon olfactive. Il faut, en effet, savoir que cet immense espace en plein centre-ville avait été d’abord érigé pour accueillir un important marché – d’où sa dénomination – aux bestiaux. Jean-Claude Dubois, un proche du club de l’époque, confie : « Ce rendez-vous haut en couleur avait lieu systématiquement en début de chaque semaine. Dès qu’il était fini, il fallait s’empresser de débarrasser le site de ses dernières crasses, le nettoyer complétement, replacer les panneaux sur roulettes (les lignes étaient tracées sur un ciment ultra glissant où les bêtes se soulageaient constamment) avant d’enfin déployer les tribunes amovibles. Je crois savoir qu’elles sont toujours entreposées dans un hangar communal. Et, opération inverse dès que le match était terminé. Faut-il préciser qu’il y avait des odeurs ? » Je m’en souviens comme si c’était hier…
C’est donc dans ces installations pour le moins atypiques que les « Vert et Blanc » ont évolué jusqu’en 2e Nationale devant la toute grande foule et dans une ambiance tout aussi incomparable. A ce propos, je vous laisse imaginer la tête des Américains quand ils découvraient leur nouvel environnement… Quant à la phalange qui s’ouvrit les portes de la D2, elle était notamment composée de Christian Marion, Patrick Schiltz, Marc Ronvaux, ou encore, Etienne Tilman. Tout ce petit monde était coaché par René Aerts qui comptabilise tout de même 105 sélections nationales et 7 sacres « tricolores ».
Bob Dumont nous avait réservé ce bon mot pour la fin : « A Hannut, les gens disaient que nous jouions au Palais des Porcs. » Le genre d’histoire d’un autre temps qui sent bon le terroir…
Michel CHRISTIANE