Un guerrier. Un véritable guerrier. Le genre de coéquipier exemplaire avec qui on est prêt à partir « à la guerre ». C’est l’effet que nous a fait le jeune et talentueux pivot d’Alost, Justin Kohajda.
« Je suis un joueur combatif. Sur le terrain, je suis un guerrier, je ne lâche rien » nous explique Justin Kohadja. Et, pour l’avoir vu batailler au rebond, poser de solides écrans, aller au charbon et se donner avec une telle intensité lorsqu’il monte au jeu, nous ne pouvons qu’être d’accord avec lui. Fort de ses 2,05 mètres, l’intérieur belge de 21 ans qui a rejoint les Okapis pour une saison en provenance d’Ostende entend bien se faire sa place dans les raquettes de l’Euromillions Basketball League.
« Mes points forts sont l’agressivité, la défense et le rebond. Ca constitue mon ADN de joueur mais je cherche constamment à m’améliorer » nous précise-t-il.
« Je travaille sur tous les aspects de mon jeu, notamment le physique, pour prendre de la masse sans perdre mon explosivité. Pour cela, j’ai, par exemple, bossé avec Peter Sempels, le préparateur physique de Bilbao, où évoluent d’ailleurs Axel Hervelle et Jonathan Tabu. »
Ce physique un peu hors-standard, Justin l’a depuis tout petit, c’est d’ailleurs pour cela qu’il s’est naturellement dirigé vers le basketball. « J’ai commencé le basket vers sept ans à l’Athénée Jupille et j’ai tout de suite été mordu » raconte-t-il, enthousiaste. Après quatre saisons, le sympathique gaillard, originaire de Saive, signe à Liège Basket où il restera jusqu’à ses dix-neuf ans. « J’ai atterri à Liège via une amie, au départ pour le plaisir. Je n’ai d’ailleurs jamais regretté d’être allé dans ce club où je me suis fait de nombreux amis et où j’ai pu vraiment progresser grâce à un encadrement de qualité. »
« J’ai compris que je voulais devenir basketteur pro. »
Une progression telle qu’à seize ans, Justin est persuadé de ce qu’il veut faire de sa vie: ça sera basketteur professionnel. « J’ai été repris en équipe nationale U16, et ça a été un déclic » nous confie-t-il. « Là, j’ai pris conscience de mes
capacités mes surtout de mes envies. D’autant plus qu’avec la sélection, nous avons été champions de la série B et je me suis terriblement bien amusé. »
Motivé et rigoureux, animé d’une réelle soif d’apprendre et de progresser, Justin va profiter des structures de Liège Basket pour se perfectionner. « Liège est un bon club, avec une excellente école de jeunes. Dès 16 ans, j’ai eu l’occasion de jouer en homme et j’ai beaucoup appris avec Fulvio Bastianni et Frederic Wilmot. J’ai pu également engranger de l’expérience en étant sur le banc de la D1. Liège Basket a vraiment essayé de m’amener en D1, et je le serai toujours reconnaissant pour cela. »
« Sortir de ma zone de confort! »
Cependant, si la situation à Liège Basket pouvait sembler confortable, Justin voit les choses autrement. « J’avais besoin de sortir de ma zone de confort » avoue-t-il. « Je pense que ce n’est que comme cela que l’on peut progresser, tendre à devenir meilleur. Et cela s’applique tant au basket qu’à la vie en général. »
Justin décide donc de passer les examens pour partir à l’Université aux Etats-Unis, lui qui se voyait bien, plus jeune, devenir infirmier ou instituteur primaire. « J’ai réussi le SAT -l’examen d’entrée- mais malgré des discussions, aucune Université ne s’est décidée à m’offrir une bourse pour devenir étudiant-athlète outre-Atlantique. »
C’est alors qu’il est dos au mur que le BC Telenet Ostende se manifeste en lui proposant un contrat. « J’ai sauté sur l’occasion » nous dit-il. « Et je ne l’ai pas regretté. »
Au sein du multi-titrés club ostendais, Justin est dans une situation idéale. « C’est l’année où j’ai le plus progressé, notamment grâce à Sam Rotsaert, avec qui je faisais du spécifique tous les jours. » Dans la ville côtière, Justin est en double affiliation avec Ostende et l’équipe satellite, le KBGO Duva Fruit, en deuxième division.
« J’ai fait toute la préparation avec la D1 car Pierre-Antoine Gillet était blessé mais lorsqu’il est revenu, en décembre, il y avait trop de joueurs dans le noyau donc je ne jouais plus vraiment avec les pro » déclare-t-il. « Mais en m’entrainant avec Ostende et avec Gistel et en jouant les matchs de D2, j’ai vraiment progressé et je me suis rassuré sur mon niveau de jeu. »
Alost, nouveau pallier.
Cependant, comme le dit le pivot liégeois, dans la vie d’un joueur professionnel, il faut pouvoir passer d’espoir à vrai joueur de rotation. « Et ça, Ostende, qui est une énorme armada, n’était pas encore prêt à me l’offrir » précise-t-il. C’est là qu’Alost entre en scène, les Okapis lui proposant un contrat d’un an avec une place dans les dix pros de leur équipe. « Sérieusement, c’était la meilleure situation, une fois de plus, pour moi. Cela représentait l’opportunité de franchir un nouveau palier, de devenir une vraie rotation d’un club professionnel. Je suis parti en très bon terme avec tout le monde d’Ostende, mais je devais saisir cette chance. »
Si pour l’instant son temps de jeu est limité à sept minutes par rencontre, ses progrès sont visibles et il s’impose comme une rotation solide et efficace dans la raquette bien fournie de l’actuel second du championnat. Une nouvelle étape pour un joueur qui, lorsqu’il se laisse à rêver un peu, se verrait bien dans dix ans « en Espagne, en Russie ou bien en Turquie. » Nul doute qu’avec son éthique de travail ainsi que sa mentalité positive et conquérante, Justin se donne l’opportunité d’entretenir ses rêves.