Les Carnets du basketteur, saison 2! En près de quarante ans de carrière, Michel Christiane a accumulé une kyrielle de souvenirs et d’anecdotes. De Fond-de-Forêt à Barcelone.Dans cette chronique, il sera question du traitement médiatique réservé à notre sport favori.
Cette semaine (et très exceptionnellement) mon propos se fera plus grave que de coutume. En effet, il concernera la couverture médiatique dont jouit – de moins en moins – notre sport préféré.
Comme dans n’importe quel autre domaine, l’intérêt suscité par le basket dans la presse tant écrite, radiophonique que télévisuelle est cyclique. Je m’explique : quand j’ai débarqué, comme simple correspondant, les rédactions sportives étaient composées à une très large majorité d’amateurs de football. Soit, au début des années ’80. C’est alors que les journaux ont été submergés par un tsunami d’anciens joueurs de basket qui n’ont pas tardé à occuper des fonctions relativement importantes et stratégiques. Je songe notamment aux Guy Milecan, Pablo Debatty, Jo Guillaume, Philippe Vandenberg et autre René Boonen rapidement devenus responsables sportifs au Soir, à La Meuse, à L’avenir, à La Libre Belgique et à La Dernière Heure. Dans la foulée, les David Lehaire, Patrick Ceulemans, Jean-Michel Magain, j’en passe et des meilleurs devenaient de véritables références journalistiques en matière de « cuir orange ». Sans oublier l’apparition en Principauté de magazines tels que Liège Basket Magazine, Playoffs et Magic Basket. J’étais, comme de bien entendu, de toutes ces aventures parfois éphémères, toujours mémorables.
Bref, on vivait, à cette époque, un véritable âge d’or. C’est ainsi que la part rédactionnelle destinée au football était réduite à 50%. L’autre moitié était dès lors réservée à l’omnisports où le basket se taillait la part du lion. A ce moment, le regretté président de Braine, André Renauld, pouvait claironner sur tous les toits que « le basket sera le sport de l’an 2000 ». Force est de constater que le coup est passé très près, mais que l’essai n’ jamais été transformé. Les raisons sont diverses. Parmi elles, deux sautent aux yeux : les différents responsables (de clubs et de la fédération) ne sont pas parvenus à « vendre » un produit qui possédait pourtant une kyrielle d’arguments en sa faveur et l’absence d’un dirigeant belge charismatique. Comme avait pu l’être, quelques années auparavant, Léon Wandel aux commandes de l’équipe nationale.
Après une période de relative stabilisation, une nouvelle génération de « footeux » a repris possession des rédactions. Vous l’aurez sans doute observé, voire regretté, le « sport roi » n’a jamais été aussi envahissant qu’aujourd’hui. Avec, pour conséquence, une proportion repassée à 80% pour le ballon rond et, donc, à 20% pour les disciplines « mineures ». Dont refait partie le basket. Et ce, en dépit de dérives à répétition et de stades de plus en plus désertés. A quelques rares exceptions près. Éclaircie dans la grisaille ambiante, l’apparition sur internet de sites spécialisés. Comme Liège and Basketball, par exemple, qui se fait fort de couvrir au mieux et quotidiennement l’ensemble du basket liégeois, pour le plus grand plaisir d’un lectorat sans cesse croissant.
D’où cette conclusion strictement liégeoise : Denis Esser, Jean-Marie Kreusch et votre serviteur – pas loin de… 200 ans à nous trois – sommes les Derniers des Mohicans d’une race en voie de disparition. Mais, qu’est-ce qu’on a eu bon…
Michel CHRISTIANE