« Assistant-coach » de l’équipe belge et ailière carburant au pèket

    

Les Carnets du basketteur, saison 2! En près de quarante ans de carrière, Michel Christiane a accumulé une kyrielle de souvenirs et d’anecdotes. De Fond-de-Forêt à Barcelone. Il est cette fois question de basket féminin à tous les échelons.

    

La qualification des Cats à l’Euro 2019 me donne l’occasion de revenir sur quelques souvenirs ayant trait plus spécifiquement au basket féminin. Et ce, à tous les étages. 

A commencer par le plus élevé : l’équipe nationale, justement. Nous sommes au printemps 1994 et les Françaises préparent le Mondial. Afin de peaufiner leurs automatismes, elles invitent les Belges à venir disputer une série de matches amicaux dans le sud-ouest de la France. A cette époque, les « Bleues » s’appuient notamment sur ces « monstres sacrés » que furent Odile Santaniello (ex-Mosa Jambes), ou encore, Isabelle Fijalkowki (photo) et sont drivées par l’irascible Paul Besson. Quant à nos compatriotes, elles sont quelque peu dans le creux de la vague malgré les… 202 centimètres de Pascale Van Roy. Une Uccloise qui est, entre autres, entourées par la Namuroise, Martine Dujeux, et par la Limbourgeoises Severens, passée par Esneux. A la direction de notre phalange représentative, on retrouve un duo namurois composé de Michel Weck (ex-Standard) et de Roland Groignet qui allait connaitre les sommets européens en tant que manager. Le duo mosan me propose de faire partie de la délégation, mais doit me trouver une fonction officielle. Raison pour laquelle, j’ai pris place sur le petit banc et suis devenu… assistant-coach de la Belgique aux côtés de Roger De Maesschalk qui a complètement disparu de la circulation. 

De ce périple occitan, je conserve en mémoire une répétition d’évènements dramatiques. Le samedi, nous sommes à Saint-Gaudens, au pied des Pyrénées. En fin d’après-midi, je donne un coup de fil à mon épouse qui m’apprend que, lors des essais du GP de St- Marin, le pilote autrichien, Richard Ratzenberger s’est tué. Le lendemain, soit le dimanche 1er mai, nous débarquons au Palais des Sports de Toulouse. Les personnes présentes n’ont qu’un sujet de conversation en bouche : la mort tragique et soudaine d’Ayrton Senna, peu après le départ toujours à Monza. 

    

A Spa, il n’y a pas que de l’eau

   

En fin d’année, nous allons disputer une rencontre d’entrainement à Luxembourg-Ville face aux Grands Ducales. Les routes s’avérant dangereuses, la décision est prise de loger sur place. On déniche en catastrophe un hôtel ne payant pas de mine. J’obtiens une chambre individuelle, mais me rends vite compte que le chauffage est inscrit aux abonnés absents. A l’extérieur, il gèle à pierre fendre et il n’y a plus la moindre place disponible. Bref, je n’ai pas fermé l’œil de la nuit tant il faisait glacial… 

On redescend de plusieurs échelons pour se retrouver avec les cadettes dames de Spa. En début de saison, on me demande de coacher cette équipe dont visiblement pas grand monde ne veut. Vu les moyens techniques plus que limités des joueuses. En revanche, les dirigeants bobelins nourrissent de grandes ambitions concernant les juniores. A ce moment, la fédération est encore unitaire et on a toujours droit à une (vraie) Coupe de Belgique. Si les juniores sont éliminées dès le premier tour de la compétition, mes atypiques cadettes clouent le bec à leurs détracteurs et se hissent jusqu’en quarts de finale où elles sont sorties par les représentantes du mythique Royal IV. Il faut dire que je pouvais compter sur une ailière qui n’en touchait pas une lors de la période initiale. Le froid du Pouhon l’« obligeait », à la mi-temps, d’enfiler deux, trois « frisses » pèkets. Comme un antigel car, à la reprise, elle redémarrait au quart de tour et plus personne ne pouvait l’arrêter. Comme quoi, à Spa, il n’y a pas que de l’eau…

    

Michel CHRISTIANE