Ancien Président de Sainte Walburge, Michael Markowicz analyse la fusion qui eut lieu il y a deux ans et demi entre son club et Liège Basket et tire la sonnette d’alarme quant à une situation qu’il juge préoccupante.
Depuis plusieurs années, les clubs de basket-ball font face à de vraies difficultés. Si les budgets – impactés par le Covid puis par la crise de l’énergie – sont parfois difficiles à boucler et qu’exister face à une offre sans cesse plus large de loisirs se révèle un vrai casse-tête, la crise la plus profonde et sans doute la plus impactante est celle du bénévolat. Nombreux sont les clubs à cruellement manquer de bénévoles pour permettre le bon fonctionnement de leurs équipes.
Pour tenter de survivre, se démarquer ou proposer un projet attractif, certains clubs ont opéré des rapprochements stratégiques. Il y a deux ans et demi, Sainte Walburge fusionnait avec Liège Basket pour devenir RSW Liège Basket. « Au départ, nous ne voulions fusionner avec aucun autre club mais nous commencions à vraiment manquer de bénévoles. Nous étions de moins en moins nombreux dans le comité et le club s’essoufflait. A l’époque, cette fusion était la meilleure solution car nous n’avions, à vrai dire, pas vraiment le choix’, rappelle Michael Markowicz, qui fut Président de Sainte Wal’ durant cinq ans. « Notre modèle fut d’ailleurs un peu imité ensuite par d’autres clubs qui éprouvaient des difficultés similaires. »
Au moment de l’annonce de cette fusion qui devait permettre à la nouvelle entité RSW Liège Basket de devenir l’un des plus gros clubs de la province, certains furent choqués, d’autres circonspects, d’autres encore enthousiasmés. « A ce moment-là, c’était la bonne décision à prendre pour ne pas laisser Sainte Walburge mourir à petit feu », assume Michael.
Depuis lors, de l’eau a coulé sous les ponts. « Finalement, dans cette fusion, c’est sans doute Liège qui a le plus gagné car à Sainte Walburge, nous avions beaucoup d’équipes de jeunes ainsi que des équipes seniors dans de multiples divisions », observe l’ancien Président. « Au début, il y a eu un vrai vent de positivité quant à ce projet, un élan d’enthousiasme d’autant plus que la nouvelle structure proposait une pyramide d’équipes où chacun pouvait s’épanouir. Cependant, certaines choses n’avaient sans doute pas été clairement définies au niveau des rôles et force est de constater que la situation est désormais plus que préoccupante. »
« Réagir avant qu’il ne soit trop tard »
C’est après avoir fait ce constat que Michael souhaite « tirer la sonnette d’alarme avant qu’il ne soit trop tard ». « Au niveau sportif, le bilan de cette fusion apparait désormais négatif avec de nombreux jeunes qui ont quitté le club, d’autres qui ne souhaitent pas au revenir, l’ADN élitiste de Liège qui ne transparaît pas dans les résultats alors que j’ai l’impression que l’âme de Sainte Wal a complètement disparu », déplore-t-il. « Le réservoir de jeunes n’est plus suffisant, hormis avec les U16 et les U21 qui performent bien. Mais un club ne peut se bâtir autour de deux équipes. Pour les équipes seniors, les résultats sont catastrophiques et presque toutes les équipes – à l’exception de la R2 – sont concernées par la descente. »
Un paradoxe alors que la D1 de Liège ne s’est jamais aussi bien portée depuis plusieurs années ! « Je n’ai pas rencontré les nouveaux propriétaires américains mais ce qu’ils mettent en place pour l’équipe première est positif. Les victoires s’enchainent, on ressent un engouement du public, je salue cela. Par contre, je m’interroge de savoir s’il y a bien quelqu’un qui gère le bateau Sainte Walburge et si les Américains sont intéressés par le club dans son ensemble, d’autant plus que ce n’est pas toujours bon quand un club ne dépend que d’une seule personne », avance Michael. « La situation de Sainte Walburge me tracasse. Je n’ai jamais vu des classements pareils. Il faut réagir avant qu’il ne soit trop tard et il est grand temps de faire quelque chose sous peine de voir le club se déliter davantage. »
Un cri du cœur de l’ancien Président qui ne manque pas de préciser « qu’une saison se prépare en janvier ». « Il y a donc déjà urgence », prévient-il. « Je suis prêt à discuter d’un éventuel retour mais pas à n’importe quelles conditions afin de tenter de redresser la situation », confie-t-il. « Si je n’ai pas de retour, je passerai à autre chose car j’ai aussi des contacts du côté de Comblain où Christophe Henri est en train de bâtir quelque chose de bien et qui me ressemble humainement. »
Crédit photo : Philippe Collin