Les Carnets du basketteur saison 6 ! Un carnet qui rappelle l’énorme exploit de Philippe Gilbert au dessus du Cauberg.
Comment oublier en cette semaine de championnats du monde cycliste que Philippe Gilbert décrochait l’arc-en-ciel à Valkenburg, il y a dix ans exactement ? J’étais aux premières loges et vous propose de revivre les coulisses de cet exceptionnel exploit…
Le jeudi précédent la course (le 20 septembre 2012 ), je plonge sur Remouchamps – pour la DH – afin d’y prendre la température. Au balcon de la maison familiale, Anita, la maman, ne sait plus où donner de la tête : « Je dois notamment m’occuper de l’organisation des cars qui rallieront les Pays-Bas entre ceux qui se désistent sans prévenir et les autres qui débarquent à l’improviste. » Cap alors sur le Cheval Blanc, le QG du coureur. C’est l’inénarrable André Grognard qui m’y accueille… au champagne. Comme d’habitude même s’il est 10 heures du matin. Ma jeune photographe n’en croit pas ses yeux. « Il a décidé de gagner et, avec son caractère d’Ardennais, quand il a une idée en tête… », me confie le patron et d’ajouter, « La tension est de plus en plus perceptible entre les équipiers de Boonen et ceux de Phil. Voire même entre les deux hommes : c’est bon signe, tu verras. »
Et l’ancien élève de l’institut d’agriculture de La Reid de répondre présent au sommet du Cauberg. A peine a-t-il franchi la ligne que le journal m’enjoint de retourner illico dans les environs immédiats des grottes. Au Cheval Blanc, c’est l’ambiance des grands jours. Les gens chantent, dansent, s’embrassent et André Grognard, au bord des larmes, fait couler à flots le divin breuvage. « Je te l’avais dit qu’il l’emporterait avec la manière en plus. Quel crack pour un petit village comme chez nous. » Entre deux flûtes, il me conseille d’aller recueillir les impressions de Nadia, la sœur du champion, qui est restée à la maison. J’ai le sentiment que la conversation prend une tournure mercantile et on en restera là. Seul bémol de journées inoubliables.
La soirée est déjà bien avancée quand René Caillet, autre inconditionnel de l’enfant du pays, m’appelle pour me signaler que le héros du jour vient de débarquer au Cheval Blanc. Brasserie où je retournerais encore le lendemain pour recueillir une série de réactions et où arrive Jeannot, un attachant paternel tout juste réveillé. La conversation s’engage pendant qu’André sort, de son frigo, une énième bouteille de bulles. Il y a de ces habitudes dont on ne se lasse pas…
Michel Christiane
Crédit photo : Fan Club Philippe Gilbert