Grand fan d’Indochine, Marc Remacle, figure emblématique de la Vaillante Jupille, a vécu la récente tournée du mythique groupe français, sillonnant la France pour assister à chaque concert. Une expérience qu’il a accepté de partager avec #Liégeois.
Marc Remacle est une crème. Habité d’une véritable bonhommie, ce militaire et photographe indépendant de 52 ans, père de deux enfants et investi dans la vie associative (impossible de ne pas le croiser à la Vaillante Jupille), est aussi – et surtout ? – un inconditionnel du groupe Indochine. Au point de suivre ses idoles dans leur tournée.
Marc, d’où te viens cette passion pour Indochine ?
Cette « folie » est née avec la naissance du groupe et la sortie du célébrissime et immortel Aventurier en 82. A l’époque, j’étais un ado et cette chanson faisait fureur dans tous les bals et guinguettes du royaume.
De quand date ton premier concert ?
De la tournée 88, si mes souvenirs sont exacts. Ce fut le vrai déclencheur car voir Indochine en « live », cela donnait autre chose que sur mes vieux 45 tours (rires). Cette effervescence, cette relation avec le public, cette proximité avec le chanteur mais aussi un son incroyable, les bruits, les chants repris en cœur par le public m’ont convaincu de vivre cette passion le plus souvent en concert. D’ailleurs, j’ai davantage d’albums live que d’albums acoustiques d’autres chanteurs chez moi.
Que représente Indochine pour toi ? Et pourquoi apprécies-tu autant ce groupe iconique ?
Comme nous nous le répétons entre fans : Indochine, cela ne s’explique pas, cela se vit. Il n’y a pas que la musique, les paroles de Nicolas Sirkis nous transportent. Il a l’art de stigmatiser ce qui nous touche, de l’écrire à sa façon. Il a des prises de position très strictes et catégoriques qui font que nous, ses fans, nous l’adorons.
Peux-tu nous en dire plus ?
Une fois, en 2006 je crois, il a refusé qu’Indochine fasse la première partie des Rolling Stones car il jugeait le prix des places prohibitifs. Il n’a pas accepté la nomination de Sarkozy comme Président et fut un des premiers artistes à manifester son mécontentement envers les exilés fiscaux. Johnny Hallyday en a d’ailleurs fait les frais dans la chanson « Play Boy ». Durant sa carrière, il a toujours mis ses fans en avant et c’est aussi pour cela qu’on l’apprécie. Les concerts dans les stades coûtaient 60 euros sur la pelouse : ils sont rares ceux qui pratiquent de tels tarifs. Et puis, il ne se bat pas pour passer à la TV, il est très pudique quant à sa vie privée.
Comment t’es venue l’idée de suivre la dernière et récente tournée d’Indochine ?
Moi qui aime l’ambiance, j’ai trouvé ce défi d’être dans un max de stades très réaliste d’autant plus que j’ai couplé les concerts de Bordeaux et Marseille – qui se suivaient d’une semaine – par une visite chez ma nièce qui vit dans le Lot. J’ai vécu quatre concerts : Paris, Bordeaux, Marseille et Lille. Une aventure partagée avec mon épouse qui, bien que n’étant pas fan d’Indochine, m’accompagne à chaque fois. C’est parfois un supplice pour elle (rires) mais cela lui permet de visiter des lieux inconnus.
Que retiens-tu de cette formidable expérience ?
La féérie de chaque concert. Ce voyage vers des cieux remplis d’étoiles, cette déconnexion du monde pendant trois heures – car oui, chaque concert dure trois heures. Mais aussi ce décor, cette tour centrale, cet écran à 360 degrés, ces images, ce final, ce feu d’artifice, ces crampes aux mollets, ce carreau cassé à Marseille à écouter la répétition complète, la veille du concert sur la terrasse de ma chambre située à 200 mètres du Stade. Je ne peux oublier cette image de Nicolas Sirkis incapable de finir une chanson lors de la dernière représentation tant l’émotion était forte. Tout cela aura une place inamovible au fond de moi. Et, en cas de coup dur ou de coup de mou, je me retaperais un « putain » de concert live de ce « putain » de groupe (rires).