Dans un long entretien accordé à Basket Europe, Philip Mestdagh s’est confié sur le parcours des Cats lors des récents Euro et JO, sur Ann Wauters qui vient de tirer sa révérence, sur la particularité de coacher ses filles en sélection et même sur l’usage de l’anglais.
La médaille de bronze des Cats à l’Euro:
« Nous avions de grandes ambitions dans ce championnat d’Europe, c’est sûr. La défaite contre la Bosnie en ouverture nous a mis un coup sur la tête, nous avions peut-être trop de stress au départ. Mais nous avons très bien réagi contre la Slovénie, la Turquie puis la Russie en quarts. En demi-finale, les Serbes nous ont battu à l’expérience. La victoire nous échappe pour moins d’une demi-seconde mais on n’a jamais eu la main sur le match, à l’inverse du Japon à Tokyo. Même pas 24 heures après, mon équipe a formidablement réagi pour décrocher la médaille de bronze contre la Biélorussie. C’est déjà très bien, mais peut-être avons nous loupé quelque chose là-bas. »
La défaite contre le Japon aux Jeux Olympiques de Tokyo:
« C’était un match qu’on avait en main mais nous avons fait trop d’erreurs défensivement. Je revois encore ce backdoor et ce switch qu’on ne fait pas ou encore la faute intentionnelle de Julie Vanloo… Tout ça coûte cher à la fin. On rate la victoire de très peu, encore une fois. Ça donne vraiment beaucoup de regrets, c’est vrai. C’était un bon parcours, l’ambition était d’abord d’aller en quarts de finale, mais quand tu rates la demie d’un point et que c’est une match qui ouvre le tableau pour jouer une médaille, c’est vraiment dommage. »
La particularité de coacher ses filles Kim et Hanne en sélection nationale:
« Je suis coach de mes filles depuis qu’elles sont toutes petites à Ypres, elles avaient 6 ans, je crois. J’ai toujours été près d’elles en tant que coach ou assistant. Pour nous, ce n’est pas nouveau. Nous sommes habitués, elles m’appellent coach depuis longtemps. On gère ça bien. J’espère qu’on aura plus de temps après notre carrière pour profiter en dehors car, dès qu’on arrive à la maison, on doit déjà repartir en France, en Espagne, en Italie, pour débuter nos saisons respectives. »
L’usage de l’anglais lorsqu’il coache les Belgian Cats:
« (Il rit) En Belgique, il y a trois langues, c’est vraiment spécial. Quand tu as des coachs qui parlent seulement en Français, les filles du nord ne vont pas comprendre, etc. Pour éviter les incompréhensions, je parle en anglais, c’est plus simple pour tout le monde. Je trouverais stupide de devoir expliquer les consignes dans plusieurs langues pour que tout le monde comprenne. »
Ann Wauters:
« Sans Ann Wauters, l’histoire du basket féminin en Belgique n’est pas du tout la même. Peut-être que nous ne serions jamais arrivées aux championnats d’Europe en 2017, à la Coupe du Monde en 2018 ni aux Jeux Olympiques. Lors de notre saison 2015-2016 aux Royal Castors Braine, elle a accepté de revenir en sélection nationale. Nous avons construit un effectif très correct, tout ensemble. Depuis sa blessure en 2018, elle n’est jamais revenue à son niveau mais j’ai toujours eu l’idée qu’elle resterait dans l’équipe parce qu’elle apporte beaucoup dans le vestiaire, en dehors du terrain. Elle a bien travaillé pour rester dans le groupe jusqu’à Tokyo, c’est pour cela que je l’ai sélectionnée pour les Jeux. »
Crédit photo: Basketball Belgium / Belgian Cats