Combien de fois n’avez-vous pas vu un coach amateur hurler depuis son banc ou s’arracher les cheveux parce qu’après une bonne défense, ses joueurs avait tout simplement oublié de bloquer leur opposant direct au rebond, laissant ainsi l’équipe adverse récupérer aisément une nouvelle occasion de marquer ?
C’est sans doute l’un des gestes les plus simples du basket et l’un des concepts les plus aisés à assimiler: le « box out », soit le fait de bloquer son opposant direct après un tir pour sécuriser le rebond défensif. Un rebond défensif qui est capital pour assurer la victoire tant les deuxièmes chances laissées à l’adversaire se révèlent prépondérantes dans le résultat final.
Pourtant, à chaque match, dans toutes les divisions, des joueurs oublient d’appliquer cette consigne, poussant certains coachs à frôler la crise cardiaque. Une problématique qui se retrouve aussi en NBA où la tendance, selon Steve Kerr, va vers un oubli du « box out ». « Pour moi, c’est le signe d’une équipe moderne. C’est la NBA moderne : les joueurs ne bloquent pas au rebond. C’est comme ça. Tous les soirs, avec le League Pass, je vois la même chose. Les joueurs laissent des joueurs venir du côté faible et pensent qu’ils auront le rebond. C’est une maladie qui sévit dans la NBA. Le problème quand on est, comme nous, une équipe de petite taille, c’est que ça fait mal et davantage que chez d’autres équipes » explique le coach des Warriors à ESPN.
L’ancien shooteur des Bulls tente ensuite d’analyser l’évolution du jeu et les raisons de ces « oublis ». « La plupart des joueurs n’ont pas eu un coach au lycée ou à l’université pour leur crier dessus pendant huit ans. Le monde est différent aujourd’hui, les joueurs grandissent d’une autre manière. Le détail, c’est souvent l’élément qui manque. Bloquer au rebond dans cette ligue, ce n’est pas comme le faire au lycée ou à l’université. En NBA, il s’agit davantage de repousser un joueur avec son bras, sur la poitrine de l’adversaire, pour laisser un autre joueur prendre le rebond » propose Kerr. « Selon moi, les joueurs n’ont jamais eu autant de qualités qu’aujourd’hui. Je suis impressionné par le talent de ces joueurs. Mais chaque soir, je vois des équipes laisser des joueurs marquer un lay-up sur transition. Nous les premiers. Il y a 25 ans, dans ce cas-là, notre coach nous aurait sorti. Sauf que là, tout le monde le fait, donc l’entraîneur ne peut pas sortir tout le monde. Il y a des éléments qui ont changé, les joueurs ne sont plus aussi concentrés sur certaines choses. »