Pau-Orthez va-t-il passer sous pavillon américain et renouer ainsi avec son glorieux passé grâce à trois sommités de la NBA et de la NCAA ? Y aura-t-il des burgers et de la budweiser dans les Landes ? L’Elan aura en tout cas à nouveau un accent belge puisque Manu Lecomte va y poser ses valises.
L’armoire à trophées est bien garnie. C’est en effet près de trente titres, dont une Coupe Korac, qui ornent la vitrine du club. C’est que Pau-Orthez, neuf fois champion de France, est un nom qui compte dans l’histoire du basket français. Fondé en 1931 au sein d’un club omnisports existant depuis 1908, celui qui était alors l’Elan Bearnais Orthez -avant la fusion avec Pau en 1989- a considérablement contribué à l’essor du basketball dans l’hexagone et en Europe.
Une histoire, un passé et un standing qui se ressent au quotidien. « Ici, tu ressens une forme de pression. Pau, ce n’est pas un club lambda en France » nous confirmait Serge Crevecœur en novembre 2017, alors qu’il devenait l’entraineur de l’Elan Béarnais. « Lorsque tu rentres dans le Palais des Sports, tu ne peux qu’être impressionné tant la salle est splendide, et tu sens une atmosphère particulière. Sincèrement, pour mon premier jour, bien évidemment, j’avais la trouille. Ca ne donne qu’envie de se donner à fond pour réussir. »
Une glorieuse histoire affichée ostensiblement sur les murs de la salle de Pau. « J’appelle ça le couloir des artistes » nous confiait alors l’entraineur bruxellois. « Tu peux y admirer tous les trophées glanés par le club ainsi que des photos des joueurs qui ont marqué l’histoire de l’Elan. »
Et de sacrés joueurs, il y en a eu une palanquée. Que cela soit les Freddy Hufnagel, Antoine Rigaudeau, Laurent Foirest, Frederic Fauthoux, Gheorghe Murhesan et puis, plus tard, Arthur Drozdoz, Boris Diaw et les frères Pietrus, tous ont grandement contribué à la réussite du club béarnais et à renforcer sa réputation à l’étranger. Peu de clubs français peuvent, par exemple, se targuer d’avoir envoyé autant de bons joueurs en NBA.
Pau-Orthez à la poursuite de son glorieux passé
« Pau est une ville sportive. Elle vient d’ailleurs d’être reconnue ville européenne du sport » expliquait Serge. « Ici, les gens vivent pour le sport, le rugby et le basket notamment. Ce n’est pas pour rien que nous avons la plus grande affluence de France. Et très sincèrement, quand le Palais des Sports est plein comme un oeuf, avec tous les supporters qui donnent de la voix, ça donne vraiment des frissons. »
L’aventure du technicien bruxellois dans le Béarn ne fut pas totalement couronnée de succès mais il a su en profiter pour encore progresser et devenir ensuite l’entraineur de Gravelines-Dunkerke, toujours en Jeep Elite, après un bref retour au Brussels. Pour Pau-Orthez, les choses furent davantage compliquées, le club tirant un peu trop le diable par la queue en courant après son illustre passé.
Fortement soutenu par les collectivités locales, l’Elan Béarnais est sur le point de voir son « business model » changer drastiquement et proche de passer sous pavillon américain, comme le révèle La République des Pyrénées. Ainsi, des investisseurs US sont sur le point de « prendre les rênes de l’Elan Béarnais ». Et parmi ces (probables) futurs nouveaux boss, il y a trois grands noms: Jamal Mashburn, ancien ailier scoreur à Dallas, Miami et Charlotte, la légende du coaching Rick Pitino et Stu Jackson, ancien GM des Grizzlies lorsqu’ils étaient à Vancouver et ex vice-Président exécutif de la NBA.
Avec ce trio de choc, Pau-Orthez renouera-t-il avec son glorieux passé et parviendra-t-il à (re)devenir un sérieux concurrent pour l’ASVEL et Monaco ?
En tout cas, en attendant de prendre un accent « yankee », l’Elan Béarnais retrouvera un peu de belgitude puisque Manu Lecomte va y poser ses valises. « Dès que nous avons su que Justin (Bibbins) allait être arrêté pour plusieurs semaines, nous nous sommes mis en quête d’un pigiste. Nous avons dû prendre en compte lors de nos recherches à la fois notre calendrier ainsi que les conditions sanitaires actuelles afin de pouvoir bénéficier d’un renfort dans les meilleurs délais. Nous avons eu la possibilité de faire venir Manu Lecomte qui est un vrai meneur avec beaucoup de punch, un joueur capable de scorer et de faire jouer ses coéquipiers. Il sait créer et peut aussi défendre fort. Je le connais bien, pour l’avoir suivi pendant deux saisons sur la scène internationale avec l’équipe belge des U20. Joueur de rotation en Allemagne où il évoluait aux cotés de notre ancien arrière américain Matt Mobley, il a souhaité de son coté saisir cette opportunité afin de montrer qu’il peut faire de belles choses » assure le coach palois, Laurent Vila, sur le site du club.