Quelle saison! Si le championnat de TDM2 fut stoppé par le Covid-19 au grand dam des clubs qui en pâtissent, Esneux et sa défense de fer auront tout de même sérieusement marqué les esprits. Didier Longueville revient sur la campagne réussie des Dragons et analyse dans sa globalité la situation actuelle.
« La saison se termine d’une façon que personne ne pouvait prévoir. Cela fait très mal aux clubs qui voient, d’un coup, leurs recettes stoppées net. Or, pour beaucoup, la fin de saison est synonyme de nombreuses activités permettant d’équilibrer les budgets » souligne très à-propos Didier Longueville. « Pourtant, comme on dit, « show must go on ». Il y aura un après Covid et la vie est toujours plus forte. »
Pour sa dix-septième saison à la tête des Dragons, Didier a conduit ses troupes à une splendide quatrième place en TDM2B. « La meilleure saison au niveau des résultats » reconnait le coach emblématique d’Esneux. « Fort peu d’observateurs prédisaient que nous terminerions dans le Top 5. Pourtant, mon groupe talentueux, travailleur et surtout très complémentaire a pris sa place et montré une belle régularité avec, souvent, des victoires de plus de dix points. »
Un exploit dans une série très compétitive. « Si nous n’étions pas prévu à cette place, je pense néanmoins qu’elle nous revient de droit » ajoute Didier. « Nous étions plongés dans une belle séries avec beaucoup de derbies et deux équipes au-dessus du lot: Kontich et Geel. Une série où l’avant-dernier a battu le premier. Bref, une série où, chaque weekend, il fallait se battre et où rien n’était acquis. »
Pour forger leurs remarquables résultats, les Dragons se sont appuyés sur une défense de fer. « Depuis dix-sept ans, je prône une assise défensive avec de nombreuses adaptations » rappelle le coach esneutois. « Les équipes répondent plus ou moins bien car la défense est une question d’envie, de courage, de travail. Avec cette équipe: quel pied ce fut! Le press, les rotations défensives, la zone parfois; tout y est passé et quel plaisir de voir ces gamins défendre et vouloir être la meilleure défense de la division. »
Esneux peut être fier
Une année faste où les regrets sont, forcément, réduits à la portion congrue. « Hormis la défaite d’un point à Sprimont, l’arrêt inopiné de Romain Peremans qui s’intégrait de mieux en mieux, le départ de Clément Matisse alors que nous aurions pu faire un chouette truc avec une D1 et le départ de notre capitaine abandonné qui vaut tellement mieux qu’une R2, je ne regrette rien » nous confie la figure tutélaire d’Esneux.
Une forme d’excellence fruit d’un investissement constant et d’efforts collectifs. « Souvent, le coach est soit dans les ténèbres quand il perd, soit dans la lumière quand il gagne. Or, c’est de ceux de l’ombre que jaillit la lumière de mon équipe » avance Didier. « Merci à ma chère et tendre qui accepte ma vie de con et à mon fidèle Damien Reichling sans qui nous ne serions pas là. »
L’avenir reste bien incertain mais pourrait, aussi, être radieux pour Esneux. « Jouera-t-on au basket en août? » s’interroge le coach de l’année. « Sans activité pendant les vacances, il va falloir compenser les pertes financières. Nous aurons une équipe renouvelée de 30% seulement et que je me réjouis de coacher avec un staff qui s’étoffe grâce aux arrivées de Yannis Bouvier et Eric Herben. Nous verrons comment 2020-2021 se déroulera mais quand je suis arrivé à Esneux en P1 il y a vingt ans, on m’avait dit que nous ne pouvions pas aller en D3. Quand nous sommes montés, on m’avait affirmé que nous allions redescendre très vite. Quand, dix ans plus tard, nous sommes redescendus, on m’avait garanti que nous ne remonterions pas. Et nous voilà, trois ans après, meilleure équipe liégeoise de l’année. Si nos concurrents peuvent venir nous enlever nos joueurs, ce titre-là, personne ne nous l’enlèvera. Le club d’Esneux peut être fier de cela!«