Pour Liège & Basketball, Renaud Marganne revient sur la saison vécue avec Sainte Walburge et sa décision de raccrocher ses sneakers après de nombreuses années à arpenter les parquets. Entretien.
Renaud, comment juges-tu votre saison?
Honnêtement, je la juge décevante. Nous pouvions clairement tirer notre épingle du jeu mais l’esprit collectif n’a, hélas, pas souvent été à son apogée. C’est dommage car, selon moi, nous avions indéniablement les armes pour faire mieux.
Vous terminez dans le ventre mou. La place que vous visiez?
Je crois qu’une place en Playoffs n’était pas un objectif déraisonnable. Malheureusement, avoir un statut de favori ne veut pas dire « ne pas respecter l’adversaire ». Et comme nos défaites ont principalement eu lieu contre des équipes de la deuxième moitié de classement, je crois qu’il y a des leçon à tirer.
Comment se présentait cette série de première régionale?
C’était une belle série. Il y avait beaucoup d’équipes intéressantes, beaucoup de styles différents et de mentalités différents. C’était sympa. Il y avait très peu d’équipes que je n’aimais pas.
A titre personnel, comment juges-tu tes prestations?
Dans l’absolu, à titre personnel, je suis relativement content. Je regrette mes petits pépins physiques un peu trop à répétition qui ont fait que je me suis vraiment trop peu entrainé cette année et que j’ai raté quelques matchs.
Quels furent les moments marquants de cette campagne 2019-2020?
Nos victoires convaincantes contre Saint-Louis et Liège Basket, à domicile, furent pour moi les victoires références de la saison car nous avions tous joué collectivement pendant quarante minutes. C’est cela qui rend une victoire belle dans un sport collectif.
« De super rookies »
Qu’as-tu particulièrement apprécié cette année?
Les petits jeunes. A une époque où la majorité des jeunes estiment qu’un gros temps de jeu en seniors est un dû, les nôtres ont su montrer une très belle mentalité. Ils ont joué leur rôle de rookie sur et en dehors du terrain comme je l’ai très – trop même – rarement vu que pour le souligner. Je leur souhaite sincèrement le meilleur. J’ai également adoré ma rencontre avec Kevin Snakers que je ne connaissais pas auparavant. C’est une très belle personne et un très bon joueur. C’est dommage qu’il ait connu cette blessure en début de saison. Les moments passés avec Alija Kabangu et Christian Camus – que j’ai la chance de pouvoir appeler mes amis – furent toujours quelque chose qui me plaisait beaucoup, évidemment.
Quels regrets nourris-tu?
J’en ai quelques uns, je dois l’avouer. Je ne pensais déjà pas probablement finir ma carrière sur une saison s’arrêtant en mars. Les blessures à répétition, les faillites collectives et certaines défaites furent aussi très frustrantes, mais c’est ainsi. Cela fait partie du jeu et c’est quelque chose qu’il faut accepter.
« Paradoxalement, je ne me considère pas comme un sportif »
N’es-tu pas trop triste de raccrocher?
Non, je ne suis pas triste. Quand je constate que certaines personnes sont en manque de basket durant ce confinement, ce n’est clairement pas mon cas. Cela faisait déjà deux saisons que je pensais arrêter. Je n’ai plus la flamme qui caractérisait mon jeu. Un joueur qui joue au coeur et qui n’a justement plus le coeur à ça, c’est qu’il est temps de passer à autre.
Qu’est-ce qui te manquera le plus?
Ce qui me manquera le plus, si je ne fais pas d’activités physiques par la suite, c’est le fait de pouvoir éliminer mes excès en dehors du terrain (rires). Je suis trop jeune pour enfler (rires)! Paradoxalement, si j’ai énormément joué au basket dans ma vie – au niveau du temps que j’y ai consacré -, je ne me considère en revanche pas du tout comme un sportif. Je déteste courir. Je vois les gens faire leurs programmes sportifs à la maison sans que cela ne me fasse ni chaud, ni froid. Le basket avait le mérite de m’empêcher de m’empâter.
Quels souvenirs garderas-tu de toutes ces années à arpenter les parquets?
Mes meilleurs souvenirs, ce sont les années 1990-2000, et cela pour diverses raisons. Mes années jeunes étaient riches en amusement et en résultats sportif que cela soit en benjamins avec Michel Blascetta ou en cadets avec David Beck. Je garde probablement mes meilleurs souvenirs de ces équipes de jeunes. Les années 1990-2000 offraient aussi un jeu qui me correspondait davantage: plus dur, plus collectif, des séries plus homogènes et compétitives. La P1 de l’époque, c’était une R1 ou une top R2 aujourd’hui et je pense même ne pas exagérer en affirmant cela. Et, enfin, les années 1990-2000 étaient les dernières vraies années. Nous jouions pour monter, il y avait de vraies ambiances de club, des gradins remplis dans toutes les salles, un vrai sentiment d’appartenance… Tout cela a, selon moi, foutu le camp et c’est peut-être pour cela que le coeur n’y est plus. C’était mieux avant.