Des clubs liégeois, wallons et francophones ont en marre et Jean-Luc Ventat a décidé de prendre les problèmes à bras-le-corps.
C’est un secret de polichinelle, de plus en plus de clubs souffrent financièrement face à la hausse des charges diverses. Devant multiplier les actions (soirée, vente de lasagnes, d’oeufs en chocolat, manifestations diverses, etc), les matricules de notre Province peuvent heureusement compter sur une armée de bénévoles pour aider, ponctuellement ou presque quotidiennement, à les aider à joindre les deux bouts. Néanmoins, la situation demeure problématique pour de nombreux clubs, littéralement asphyxiés.
Au-delà de leurs finances exsangues, nombreux sont à regretter l’opacité des prises de décisions – voire la logique de celles-ci – et la « politique » de répartition des l’argent prélevé aux clubs, de la gestion du Centre de Formation de Jambes ainsi que la différence de traitement existant suivant les « statuts » des clubs. Une grogne de plus en plus palpable chez plusieurs dirigeants de club liégeois (et d’ailleurs) apparait. Dans l’intérêt général du basket wallon et francophone , Jean-luc Ventat, visiblement excédé par plusieurs points dont le CRF et l’alimentation des budgets des sélections, a décidé de se faire entendre et de tenter de mobiliser les autres matricules. Au-travers d’une lettre envoyée aux Parlementaires, à l’AWBB, à tous les responsables de clubs et à différents médias dont le nôtre, le Président de Saint Louis affiche son incompréhension et son mécontentement et demande des changements, explications ou précisions. Liège & Basketball vous livre le contenu de cette missive en intégralité.
Le texte de Jean-Luc Ventat en intégralité:
« Mesdames et Messieurs les Parlementaires, Mesdames et Messieurs des différences instances AWBB,Chers collègues moutons et tondus,
Après une AG provinciale liégeoise où j’ai pris l’initiative de véritablement dénoncer la manière occulte dont le Centre de Formation était géré sur le plan de ses coûts et financements, en raison du fait que, jusqu’à preuve du contraire, j’ai l’intime conviction que les clubs en sont les « cochons payeurs ».
Tant que nous n’aurons pas un décompte fouillé, la suspicion régnera.
Dans un même ordre d’idées, je pense qu’un bien trop grand nombre parmi les dirigeants des clubs reste aveugle de ce que nos parlementaires votent en AG.
Le fonds des jeunes alimenté par les licences collectives !Qui sait de quoi on parle ?Si non, dormons-nous ?Si oui, pourquoi acceptons-nous ?
Chaque année, on prélève à tous les clubs un montant selon la participation de ses équipes seniors en championnat.
Cette manne providentielle retourne (en principe) aux différents clubs en fonction des équipes de jeunes alignées dans les différents championnats.Les U6 à U10 en sont exclus car, nous dit-on, nous en avons la gratuité au niveau des licences et assurances (à vérifier dans le détail) !Pour les autres, vous en avez un retour de 370,-€/équipe.
Oui mais, si le club a ses seniors en « D1, 2 ou 3 », son retour est de … 1500,-€/équipe régionale jeune inscrite.
Ce qui signifie qu’un club « national » forme mieux que vous et moi et que donc, on lui donne davantage de moyens !
C’est ce que NOS parlementaires ont eu l’indécence de voter. ECOEURANT ! Pas étonnant de voir plusieurs de nos grands clubs se précipiter à nos portes pour venir agiter le miroir aux alouettes et piquer nos jeunes pour ensuite inscrire le maximum d’équipes régionales.
Quelques chiffres interpellants maintenant :Ex: 1) votre club aligne 1 R2 , 1 P1 , 2 P3 imaginons, ainsi que 1 U17 régionale, 1 U14 régionale, 1 cadets provinciaux, 1 minimes et 1 pupilles.Total des licences collectives (voir TTA, PF18) = 6000Total des indemnités fonds des jeunes en retour = 1850Résultat = – 41502) le même club de TDM2 aligne la même chose (sauf que sa R2 n’existe plus et est devenue TDM2) :Total des licences collectives = 10.500Total du retour fond des jeunes = 4110Résultat = – 6390Qu’est-ce qu’il y a d’intriguant ?
Faites tous votre calcul et vous allez constater que, dans de très rares exceptions vous seriez « gagnant » mais que, dans la majorité des cas, c’est bien le contraire.
Alors, la question qui gêne beaucoup : mais où donc passe cette manne financière, dès lors qu’elle était destinée au fonds des jeunes, c’est-à-dire à la formation que nous distillons tous dans nos clubs au quotidien ?
Certains n’hésiteraient sans doute pas à dire que c’est tout simplement du vol en bonne et due forme.
Pour ma part, je n’irai pas jusque là et jusqu’à preuve du contraire, je persiste à dire que c’est le Centre de Formation de Jambes qui en bénéficie, alors qu’il reçoit déjà un subside direct de la part de l’ADEPS pour son fonctionnement. Ou alors, si je lis bien une dernière information parue sur l’AWBB par son président et relative au calcul du PF18 qui sera présenté à l’AG du 15 juin avec reconduction pour 2019-2020 (!!!), l’écart résulterait de notre contribution envers les sélections nationales et régionales (imaginez, 240.000€ sur un total de 900.000€! ).Les sponsors des équipes nationales ne sont-ils pas là pour alimenter ces sélections ? BaketBelgium vient d’ailleurs de conclure un partenariat avec CRELAN, sans compter les autres en cours. Et ceux de EML ?
Pourquoi les petits clubs (régionaux et provinciaux) devraient-ils être les cochons payeurs du système alors que nous avons déjà tant de mal à survivre ?
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,Chers collègues moutons et tondus,
Il est grand temps de mettre fin à cette mascarade !Arrêtons de dormir !
Secouons nos parlementaires pour qu’ils nous donnent la raison pour laquelle ils ont donné cet aval dans le pur mépris des clubs qu’ils sont censés représenter.Vous devez également savoir que ce vote a rassemblé la majorité absolue des voix.
Vos parlementaires vous ont-ils consultés sur le sujet ?????Je vous lance donc un véritable cri d’alarme, car j’aimerais me consacrer davantage à la formation des jeunes de mon club plutôt que de m’épuiser à organiser vente de lasagnes, de bics, organisation de repas et autres actions destinées à boucher le trou de ce détournement d’argent qui devrait pourtant revenir à ceux qui mettent les jeunes sur un terrain.Vous me direz que faire ?
Très simple, faire une démarche massive (imaginez chaque club écrire simplement cette phrase au président des parlementaires de votre province : « STOP aux LICENCES COLLECTIVES sinon une VRAIE REFORME avec CONSULTATION des clubs »).
Pourquoi persister dans une réglementation où la quasi totalité des clubs (c’est-à-dire NOS bénévoles) est perdante et nourrit de ses deniers le « système » ?
Si mon appel échoue et si vous restez dans l’immobilisme, il ne faudra plus se plaindre ensuite.
Si vous souhaitiez faire des suggestions, je pourrais éventuellement les rassembler pour en faire un condensé que je n’hésiterai pas à diffuser largement. Mais votre insistance auprès des parlementaires reste capitale.
Bien sportivement,
Jean-Luc Ventat, Président d’un club qui se veut formateur. Collège St Louis Basket, matricule 2663.«
Crédit photo: Saint Louis Basket