Le Carnets du basketteur, saison deux! Dimanche, 11 novembre 2018, jour de la commémoration du centenaire de l’Armistice. Pour l’occasion, Michel Christiane a pensé revenir sur des joueurs de pays impliqués dans cette Grande Guerre et ayant évolué sous nos latitudes avant de quelque peu disparaitre des radars. Ce fut un vrai parcours du combattant.
A l’entame des hostilités, je ne m’attendais pas à endurer un pareil parcours du combattant. Des grandes manœuvres, donc, que j’ai pu mener à bien grâce à quelques « anciens combattants des parquets » toujours prêts à monter au front et que je remercie. La revue des troupes, par ordre alphabétique, peut dès lors commencer…
Allemagne : on est à la fin des années 60, SFX Verviers joue les terreurs, en D2, dans sa (minuscule) salle du Collège. Quand débarque l’impressionnant Peter Bader, recommandé par Léo Goyens. Bader, c’est d’abord un caractère : il est parvenu à sauter le mur de Berlin après avoir été, à 9 reprises, international de l’équipe de l’Allemagne de l’Est. Par la suite, il sera repris 18 fois dans celle de l’Ouest. Il a aussi été l’équipier, à Aix-la-Chapelle, de John Loridon.
Angleterre : il incarnait à lui seul tout le flegme britannique du haut de ses 211 centimètres. On parle bien évidemment de Chris Haslam, né à Southport, et aujourd’hui âgé de 44 ans. Chez nous, il a d’abord défendu les couleurs de Pepinster, de 1999 à 2001, puis de Liège Basket, en 2003/2004. Le hall du Paire ou le Country Hall aurait été la proie des flammes, il n’aurait jamais paniqué.
Autriche : Tout le monde le prenait pour un citoyen US pur jus. Que nenni car Rob Renfroe (49 ans, 2,09 m) a vu le jour dans la petite bourgade de Loeben, en Autriche avant de bénéficier de la double nationalité. Les spectateurs des hauteurs wegnolaises l’ont ainsi vu à l’œuvre pendant l’exercice 1996/1997. Ce géant n’ayant rien d’un poète avait surtout l’art d’énerver Pierre Raskin qui me confiait : « C’est un rustre et ses blagues à répétition commencent à bien faire. » Quelques temps plus tard, il était remplacé par Keith Hugues…
Canada : natif de Toronto, Jerome Robinson (40 ans) était un ailier particulièrement percutant en pénétration. Du haut de son 1,91 m, il effectua un court séjour en bord de Hoëgne au début des années 2000. Confirmation qu’il possédait de réelles qualités, il a fait partie du « roster » 2008/2009 du CSP Limoges. Sans oublier cet autre Canadien qu’est Tom Johnson, coach de Liège de 2007 à 2009.
France : On reste le long de la route du Condroz que fréquenta, de 2005 à 2007, un Karim Souchu dont bon nombre de supportrices mosanes n’ont pas oublié… Ce tout prochain quadragénaire a quand même été sélectionné chez les « Bleus » une douzaine de fois. Aujourd’hui, il s’occupe du « 3 x 3 » pour le compte de la fédération française. Un vrai gentleman des terrains.
Grèce : une denrée rare en Principauté. Il ne faudrait cependant pas occulter la présence, l’an dernier, de Phivos Livaditis comme assistant-coach des dames de Pepinster (D1). Désormais, il est directeur technique de l’Ecole Européenne (Brabant Wallon) et mentor de la P1 du Brussels.
Italie : une vraie trouvaille dont personne – ou pas grand-monde – ne se souvient. A savoir, Franco Pellizzola. Petit en taille et toujours tiré à quatre épingles, il fut un des premiers coaches en D1 d’un BC Verviers drainant les foules à la bulle de Gérarchamps. A l’époque, Franco (68 ans) travaillait aux Communautés Européennes et effectuait le trajet plusieurs fois par semaine. Récemment, il était manager général de Bracco Geas (D1 dames italienne) et fait dorénavant partie du staff de Hyères-Toulon, en D3 française.
Luxembourg : Mike Feyder (43 ans) est le seul « pro » luxembourgeois ayant évolué en Belgique. A Pepinster, plus précisément, en 1999/2000. Un tireur à distance qui, en 2003, jouait à Contern, sous les ordres de… Julien Marnegrave. Caractéristique : en match amical, il a été un jour confronté à un certain Dennis Rodman. Il existe toutefois un autre « Luxo » qui a fréquenté les parquets de notre D1. Marc Schiltz, a autrefois porté le maillot des Atomics et de Liège parallèlement à ses études de médecine. Une fois son diplôme obtenu, il délaissa sa « carrière » basketballistique pour embrasser la profession de médecin.
Russie : j’aurais pu évoquer ces monstres sacrés que furent les deux Sergei Grischaev et Tarakanov qui ont fréquenté la plaine des sports de Cointe du temps de l’épopée de St-Louis au plus haut niveau. En revanche, on a moins souvenance de Maksim Zakharov (29 ans, 1,98 m) qui fut « pepin » en 2012/2013. Pour l’heure, on le recense dans les rangs du MBA Moscou (D1 russe).
Serbie : les plus jeunes l’ignorent, mais Radivoj Korac a été une référence mondiale. D’où l’existence d’une coupe européenne qui a longtemps porté son nom. Un jour, le gaillard a enfilé… 99 points lors d’un match international avant de débarquer au Standard, en 1967/1968. Amusant, il tirait ses coups francs en expédiant le ballon des deux mains à hauteur des genoux. Il avait à peine 30 ans quand il est décédé.
USA : vu l’évènement, je voulais boucler la boucle avec un Américain possédant une formation militaire puis étant venu jouer au basket dans nos environs. Pas évident, puis bingo ! Pendant trois, quatre exercices, le BC Vielsalm était sociétaire de la 4e Nationale. Pour s’y maintenir, les Luxembourgeois s’appuyaient sur les centimètres d’un géant US qui s’occupait aussi de la météo à la base OTAN située à la Baraque de Fraiture. Mais, impossible de retrouver son identité. Ce sera donc notre « soldat inconnu ».
Michel CHRISTIANE