Dimanche matin, la P3 de La Spéciale Aywaille recevait la P1 d’Alleur dans le cadre des seizièmes de finale de la Coupe de la Province. Au terme de quarante-cinq minutes palpitantes, les locaux, superbes d’abnégation, devaient finalement s’incliner 75-77, ratant de très peu un retentissant exploit.
Les rencontres du dimanche matin ne sont pas faciles pour tout le monde. Ce fût le cas pour des locaux qui devaient déplorer l’absence de Brice Moreau au coup d’envoi, en délicatesse avec son réveil et qui arriva en cours de partie. Ce fut également le cas pour la paire arbitrale, visiblement mal réveillée et qui livra une prestation catastrophique. Entre coups de sifflet hasardeux, erreurs flagrantes, oublis incompréhensibles, incohérences nombreuses et un véritable manque de pédagogie, les deux référés auront réussi à agacer et dépiter l’ensemble des protagonistes de cette rencontre, des supporters des deux camps et des observateurs neutres. Fort heureusement, malgré la médiocrité du corps arbitral, les deux équipes sont parvenues à livrer une superbe bataille de quarante-cinq minutes.
Au coup d’envoi, les locaux comptaient dix points d’avance, comme le veut le règlement. Les deux coachs avaient opté pour une défense individuelle stricte, avec de nombreux switchs sur les écrans. Geoffrey Horrion (15 points au total) ouvrait la marque pour les visiteurs, et Yoann Laval (20 unités sur l’ensemble de la partie) lui répondait. Dallenogare (17 points, dont 6 lancers-francs) se fendait de cinq points successifs pour se rapprocher des locaux mais ceux-ci, via Robin Horrion et la bonne rentrée d’Alexandre Koch (4 points au total), faisaient corps. Après dix minutes, le score était de 20 à 13.
Aywaille résiste parfaitement
Le deuxième quart-temps voyait les deux équipes se rendre coup pour coup. Callut (28 unités, dont 2 triples et 9 lancers) faisait admirer sa palette offensive en plantant 9 points consécutivement mais Antoine Horrion (7 points et une grosse quinzaine de rebonds sur l’ensemble du match) et ses coéquipiers ne s’en laissaient pas compter. A la pause, La Spéciale Aywaille était toujours en tête, 39 à 32.
Au retour des vestiaires, les deux équipes étaient dans le dur et le score ne changeait guère. Robin Horrion plantait à distance mais le trident offensif d’Alleur rapprochait dangereusement les visiteurs. Le capitaine aqualien, Pierre Lété, prenait alors ses responsabilités pour inscrire 7 unités salvatrices pour des locaux qui conservaient une petite avance au terme des trente minutes, 53 à 51.
Un suspens insoutenable, une prolongation épique
Le dernier quart-temps promettait un sacré suspens, dans une ambiance bouillante. Les deux formations montaient encore d’un cran leur niveau d’intensité alors que Maurice Notelaers décidait de passer en zone. A sept minutes du terme, Robin Horrion, précieux comme toujours pour Aywaille, se voyait expulser pour une rouspétance des plus légères après une intense bataille au rebond. Un coup de sifflet qui plongeait le joueur et les spectateurs dans l’hébètement le plus complet et qui permettait aux visiteurs de passer devant pour la première fois, 55 à 56. Les locaux ne se désunissaient pas pour autant et vendaient chèrement sa peau. Laval, profitant de l’absence pour blessure de Lozina, dominait la raquette adverse. Sur un lay-up, Wey, malgré une sévère entorse du doigt, remettait ses troupes devant, 65 à 64. Mais le pivot d’Aywaille écopait, dans la foulée, d’une technique pour avoir réclamé une faute -visible- sur son action. L’arbitre se fendait de cette explication saugrenue: « Il y avait bien faute, mais tu avais marqué. » Comprenne qui pourra… Dans la pénalité, Wey devait rejoindre le banc. Le chassé croisé continuait de plus belle. A trois secondes du terme, Leclerc (7 points au total), faisait 67 à 69. Au sortir du temps-mort local, Julien Halleux, bien isolé, obtenait la faute. L’intérieur local ne tremblait pas sur la ligne de réparation et envoyait les deux équipes en prolongation.
Durant les cinq minutes additionnelles, le suspens était à son comble! Les joueurs des deux camps étaient admirables d’abnégation. Halleux galvaudait aux lancers-francs tandis que Geoffrey Horrion plantait son premier triple de la saison. Brice Moreau (5 points au total) lui répliquait dans le corner pour faire 74-73. Mais Horrion, à mi-distance cette fois, replaçait Alleur devant, 75-74. Halleux se battait bien au rebond offensif pour obtenir deux lancers mais n’en convertissait qu’un seul. Sur sa dernière possession, Callut se montrait -comme durant l’intégralité du match- diablement précis pour faire 77-75. La dernière attaque des locaux ne donnait rien et ceux-ci devaient s’incliner, sans avoir démérité. « Le match s’est joué sur un coup de dés et aurait pu basculer dans un camp comme dans l’autre » concluait Maurice Notelaers lors d’un après-match des plus sympathiques. Bravo aux gladiateurs des deux camps qui auront considérablement réchauffé un froid dimanche d’octobre.