Magnifique, historique! Les Diables Rouges se sont offert le scalp du grand Brésil et décrochent un ticket pour la demi-finale du Mondial Russe. Une réussite collective impressionnante qui conduit un pays tout entier à une joie indescriptible. Edito.
C’est une page d’histoire qu’ont écrit les Diables Rouges ce vendredi 6 juillet 2018. Vingt-deux ans après l’épopée fantastique des Pfaff, Gerets, Scifo, Ceulemans et compagnie au Mexique, nos compatriotes ont remis le couvert en se qualifiant pour la demi-finale de cette Coupe du Monde russe, provoquant des scènes de liesse dans tout le pays.
Pour ce « match du siècle », nos compatriotes étaient opposés au grand Brésil, favori de la compétition. Pour l’occasion, Roberto Martinez avait décidé de changer sa « compo » et son système. Chadli remplaçait un Carrasco trop friable défensivement, Fellaini remplaçait numériquement Mertens. De Bruyne avançait d’une ligne et ainsi, Marouane, Meunier, Witsel et Chadli formaient, pour la première fois, un losange en milieu de terrain. Choix payants, choix gagnants! Inutile de revenir sur le déroulement d’une rencontre que chaque Belge -ou presque- a suivi avec attention et émotion(s). Au terme d’une exceptionnelle première mi-temps et de cinquante minutes à faire admirablement le dos rond, la Belgique l’emportait 1-2.
Dans le pays tout entier, la joie était immense, l’émotion au summum, la communion au zénith. De Knokke, où ce billet est rédigé, Flamands, Bruxellois et Wallons se mélangeaient, faisant fi des différences linguistiques, pour savourer et fêter ensemble -au son des klaxons- l’exploit retentissant accompli par Hazard et ses gars.
Car s’il est bien une chose -en sus de forger des résultats exceptionnels- que parviennent à faire les Diables, c’est de transcender les clivages communautaires pour faire vibrer à l’unisson une Belgique qui n’attendait que ça. Certes, cet esprit de corps et cette unité nationale s’estomperont sans doute quelque peu lorsque ce Mondial sera terminé. Mais quel bonheur de voir une nation se souder ainsi autour d’une passion et d’espérances communes pour soutenir une équipe qui, au regard de sa composition, est le parfait reflet de notre plat pays: multiculturel, multilingue, multiethnique, magnifique.
Avec cette victoire face au Brésil, ce ticket pour les demi-finales et cette ferveur populaire poussée à son paroxysme, les Red Devils ont déjà réussi leur tournoi. Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin? Avec un prochain match face à la France, notre équipe nationale a l ‘occasion de faire d’une pierre quatre coups. Renvoyer nos chers amis d’outre-Quievrain dans leurs pénates, leur faisant ainsi ravaler leur morgue et leur suffisance habituelles à l’égard de ce pays -le nôtre- qu’ils ont tant de mal à comprendre et respecter, se qualifier pour une finale historique, engrangeant de facto le meilleur résultat de l’histoire de la Belgique, s’offrir une réelle opportunité de faire vibrer encore un peu plus nos compatriotes et de ramener le trophée sur le sol belge.
Come on Belgium!
Thiebaut COLOT