Les Carnets du basketteur
En près de quarante ans de carrière, Michel Christiane a accumulé une kyrielle de souvenirs et d’anecdotes. De Fond-de-Forêt à Barcelone. Régulièrement, pour Liège & Basketball, il vous proposera un billet dont le seul but sera de vous faire sourire et de permettre aux plus jeunes de découvrir « le basket du siècle dernier »…
Je profite de Roland Garros – voire du scandale des matches truqués – pour m’attarder quelque peu sur le tennis… qui permet d’ailleurs à pas mal de basketteurs d’entretenir leur condition pendant l’été.
Dans ce contexte, savez-vous que j’ai déjà été juge de ligne lors d’un match international ? Je suis ado et habite à une portée de smash du club de Spa qui accueille une rencontre féminine internationale entre la Belgique et le Danemark. Compétition qui correspond, à l’époque, à la Fed Cup. Les joueuses s’échauffent et l’arbitre constate qu’il lui manque quelqu’un pour « faire la ligne ». Me connaissant, il sollicite mon aide et je prends place sur la chaise. Première balle dehors, j’y vais d’un « out » à peine perceptible et de m’inviter à quelque peu hausser le ton. Deuxième balle hors des limites, j’éructe un « OUT » qui a dû s’entendre jusqu’au centre-ville. Et de me demander d’essayer de trouver un juste milieu sonore…
Lors de quelques saisons, le BC Verviers, cher au président Binet, a disputé ses matches de D1 à la « bulle » de Maison-Bois (Heusy) qui appartenait à Bernard Mignot, ex-champion de Belgique. Celle-ci faisait régulièrement le plein et ne tenait debout que via l’apport d’énormes souffleries. L’équipe du cru était coachée par le Bobelin, Léon Dothée, qui emmenait son papa systématiquement avec lui. Or, le brave homme craignait le dégonflement soudain de l’infrastructure. Raison pour laquelle, il cachait dans son loden un impressionnant poignard. On n’est jamais assez prudent…
Pendant plusieurs hivers, le Country Hall a servi de cadre à la « Legend Cup » qui réunissait d’anciennes gloires du tennis mondial. A ce propos, elles logeaient au « Sanglier des Ardennes », à Durbuy, où les soirées étaient particulièrement bien arrosées. Les 11 et 12 décembre 2010, le casting se révèle pour le moins explosif avec Mansour Bahrami, un incroyable showman ; Henri Leconte, jamais le dernier à mettre le boxon ; Bjorn Borg, plus fidèle que jamais à son image de marque et John McEnroe qu’on ne présente pas. A tout hasard, la DH me demande d’essayer d’avoir quelques mots de l’irascible Américain. Une mission impossible, de prime abord. De fait, il se révèle inapprochable quand, me faufilant dans le dédale du Sart Tilman, je finis par le croiser. Je lui explique la raison de ma présence et, avec une incroyable gentillesse, me prend le bras et m’entraîne dans son vestiaire où nous avons discuté en tête-à-tête pendant un petit quart d’heure. Un grand souvenir et un papier que je ne suis pas prêt d’oublier…
Pour conclure, ces deux « clignettes » plus régionales. La première a trait à Michèle Gurdal, ancienne championne de Belgique, cousine de Bernard Mignot (lire ci-dessus), première coach d’un certain David Goffin et, depuis peu, ma voisine. La coïncidence ne s’arrête pas là car nous sommes aussi nés à quelques heures d’intervalle… Si vous vous intéressez quelque peu au tennis, vous n’êtes pas sans savoir que le président de la fédération n’est autre qu’André Stein. Mais, le premier sport de prédilection du Liégeois a été le basket. « J’ai joué pendant des années et jusqu’en première à Saint-Louis », aime-t-il répéter avec un sourire plein de nostalgie.
Michel CHRISTIANE