« Savoir tenir le cap »

 

Cela fait plus de trente-cinq ans que Serge Polet arpente les parquets de notre province. Coach et formateur émérite, ce professeur d’éducation physique à la retraite a récemment pris du recul par rapport à la balle orange et s’adonne désormais à la voile. Liège&Basketball est revenu avec lui sur ses années de coaching. 

 

Bonjour Serge, quel a été ton parcours?

J’ai commencé sur le tard, avec SFX, alors en D1. C’était l’époque de Stollenberg. Il y a eu ensuite Rouheid, où j’étais entraineur-joueur puis Blegny avec qui nous sommes montés de P3 en P1 en trois ans. Puis, ce fut mon premier départ vers Pepinster pour de la formation. Bavcevic est arrivé un peu après moi. Après trois ans chez les Pépins, j’ai rejoint Herve-Battice où nous avons grimpé de division une ou deux fois.

Tu pars ensuite à Liège Basket…

Exact, retour à la formation à Liège où je succède à Julien Marnegrave qui avait repris l’équipe première. Ensuite, come-back à Herve-Battice en R1 où j’avais des gars comme Vincent Theek ou Breuer.

Et puis un autre retour, à Pepinster cette fois…

Je rejoins une équipe autour de Christian Lemaire et Michel Baiverlin dans le but de synchroniser les jeunes et la D1. On monte de R1 en D3 avec des gamins comme Lenglois, Lemaire, Lodomez. Ensuite, je signe à Comblain pour deux ans. Une montée de R1 en D3 et une année de confirmation.

Avant de repartir à Liège, en jeunes.

Oui, mais je quitte Liège car je ne me suis pas entendu sur la manière de fonctionner, le décalage de générations commençait à se faire sentir. J’ai, enfin, accepté un dépannage la saison dernière à SFX pour prendre définitivement du recul par rapport au terrain cette saison.

Le basket ne te manque pas?

La compétition ne me manque pas, l’entrainement en lui-même un peu plus. Mais pendant plus de trente-cinq ans, j’ai été sur un terrain tous les jours, ça use. De plus, la nouvelle génération est différente, je le ressentais fort. Je me suis mis à la voile pour compenser.

 

 

« Savoir tenir le cap »

 

Qu’apprécies-tu dans le coaching?

J’aime pouvoir retrouver le weekend ce qui a été abordé durant la semaine. J’apprécie mesurer la capacité des jeunes à absorber et apprendre ce qu’on leur inculque et voir, avec de la patience, émerger un groupe.

Quelles qualités sont, selon toi, nécessaires pour devenir un bon coach?

SFX, son premier et dernier club.

Il est impératif de se fixer ou connaître ses objectifs à moyen-long terme et de construire ses entrainements en fonction de cela. Comprendre son groupe est également essentiel. On n’entraine pas des jeunes prometteurs de la même manière que des joueurs confirmés. La communication est aussi importante. Pour ma part, cela a toujours été assez ferme. On peut un peu discuter mais il faut d’abord s’appliquer à réaliser ce que je demande. Un entraineur doit pouvoir suivre sa route et tenir le cap.

A quoi faut-il être vigilant?

En ce qui concerne les jeunes, il faut respecter leur envie d’accéder au plus haut niveau et agir en fonction de cela. J’ai eu la chance d’avoir des joueurs avec cette envie, il fallait les pousser dans leurs retranchements afin qu’ils puissent maximiser leur potentiel. Il faut savoir être dur, mais juste. Toutefois, tant les jeunes que leurs parents doivent être cohérents et accepter de faire des concessions pour y arriver. En ce qui concerne les anciens, il faut tenir compte des qualités intrinsèques de chacun et jouer sur leurs forces. Il faut aussi respecter le fait qu’ils bossent à côté et que le basket reste un plaisir. Il faut parvenir à trouver le bon équilibre entre travail et amusement à l’entrainement, même si l’on s’amuse en bossant bien. Et ne jamais oublier que le travail paie.

 

 

« La défense est primordiale »

 

C’est la formation qui te plaisait le plus?

C’est dans mes gènes, j’étais prof d’éducation physique donc pour bien maitriser un sujet, il faut pouvoir le travailler, le prendre en main. La formation est contraignante mais apporte une réelle satisfaction. Voir de jeunes joueurs évoluer et se révéler est une source de joie. Je suis convaincu qu’on ne « forme » pas un joueur, mais que l’on participe à sa formation, tout comme les neuf autres joueurs qui l’entourent et qui lui permettent de percer au plus haut niveau. Cela étant, cela m’a aussi fait du bien de travailler avec des seniors. J’ai pu en tirer certains enseignements et découvrir une autre approche. D’autant plus qu’avec certaines équipes, comme Comblain par exemple, je retrouvais des joueurs que j’avais déjà eus en jeunes.

As-tu des principes de jeu auxquels tu ne dérogeais jamais?

La défense. Selon moi, tout démarre de là et il faut être rigoureux sur ce point. En ce qui concerne la formation, j’essayais d’amener les joueurs à comprendre le jeu, sans les enfermer dans des schémas tactiques trop rigides. Je demandais aussi de la rigueur de la part des joueurs dans leur manière d’aborder leur parcours. Si tu veux progresser et atteindre les objectifs que tu t’es fixés, alors tu dois tout mettre en oeuvre pour cela. Et cela signifiait s’entrainer tous les jours. Mais j’ai eu de la chance car, partout où je suis passé, j’ai toujours pu compter sur une participation maximale.

 

 

« Niels Marnegrave m’a marqué »

 

Serge, un joueur t’a-t-il particulièrement marqué durant ta carrière?

Il y en a eu beaucoup. Celui qui m’a le plus marqué est sans doute Niels Marnegrave. Je l’ai eu deux ans en benjamins, puis en cadets et juniors. Il avait l’idée dans sa tête de devenir pro. Il réussit à faire abstraction de tous les discours négatifs qu’il a pu entendre et est devenu un vrai joueur de D1. Il est intelligent, comprend le jeu, a eu cette envie de passer du rêve à la réalité et s’est donné les moyens d’y parvenir. Au-delà de ça, c’est un garçon bien éduqué, reconnaissant et qui m’a laissé un excellent souvenir.

Mais encore?

Olivier Troisfontaines était un peu le même type de joueur. La même compréhension, la même envie et qui a fait fi des obstacles pour passer à la vitesse supérieure et devenir un excellent joueur. Manu Mussema, maintenant dans l’équipe B d’Ostende, a aussi cette mentalité. En fait, j’ai apprécié tous les joueurs qui ont démontré que l’envie et le travail portent leurs fruits.

Un discours qui se perd?

Il y a clairement une différence générationnelle. Il y a moins la volonté de travailler dur pour y arriver. Mais les jeunes ne sont pas les seuls en cause, les parents aussi ont leur part de responsabilité. J’ai fondé mon parcours sur l’autorité, à une époque où cela passait. Maintenant, les parents sont très protecteurs envers leur progéniture et veulent que celle-ci puisse profiter de la vie. Mais il faut être logique envers soi-même. Personne ne parvient à atteindre ses objectifs sans travailler dur. Or, les parents ne sont plus toujours d’accord que leur enfant sacrifie des vacances ou des fêtes de famille pour le basket. De mon temps, aucun joueur ne ratait un entrainement à cause de la St Nicolas des étudiants, de l’anniversaire d’un ami ou d’un séjour aux sports d’hiver. Désormais, ces excuses sont monnaie courante. Mais il devient difficile d’organiser un sport d’équipe dans ces conditions. C’est finalement un manque de « respect », pas grossier certes, envers ses coéquipiers, les staffs et tous les bénévoles qui oeuvrent au sein des clubs. C’était d’ailleurs un de mes discours quand j’allais dans la formation, à savoir qu’il fallait bien séparer formation/compétition et loisirs. Mais il convient de respecter ces ensembles-là.

 

 

« Comblain reste un super souvenir »

 

Sa période comblinoise reste un excellent souvenir.

Quel souvenir reste le meilleur de ta carrière?

C’est une question délicate. Le travail fourni à Pepinster pour monter de R1 en D3 était très solide et une vraie satisfaction. Mes passages à Herve et Comblain aussi représentent de bons chapitres de mon « roman basket« . Avoir réussi l’exploit de monter de R1 en D3 avec les Comblinois en étant premiers reste un vrai bon souvenir, car maintenant tu peux monter même en finissant sixième. C’est d’ailleurs ce qui m’a un peu détaché de la compétition car désormais, de grosses équipes refusent de monter et cela fausse un peu la donne.

Que penses-tu de l’évolution du jeu?

On peut constater une sérieuse évolution. Au niveau défensif d’abord, avec des défenses de plus en plus agressives et fournies. Au niveau des qualités athlétiques des joueurs ensuite. Il y a vingt ans, il n’existait pas des athlètes tels qu’on peut en voir désormais sur le terrain. Ce sont les deux points qui ont le plus évolué selon moi. Il y a aussi la capacité à utiliser les qualités athlétiques des joueurs pour proposer un jeu moins stéréotypé, plus créatif et instinctif. Même si cela conduit parfois à des excès car il faut posséder des gars pour pratiquer ce type de basket et bénéficier de temps pour l’implémenter. Il faut une adéquation entre les qualités des joueurs, leur compréhension du jeu et ses lectures, et le style mis en place.

Et, enfin, Serge, quel est ton opinion sur le basket liégeois?

Notre Province a toujours été riche en éléments de qualité, tant du point de vue des joueurs que de l’encadrement. Mais il existe une faillite au niveau de la formation car tant à Liège qu’à Pepinster, il n’y a pas eu de ligne de conduite claire dans le temps. Les budgets ne suivant pas, notamment, les staffs d’entraineurs ont changé beaucoup trop souvent. Il aurait fallu penser les résultats sur le long terme, avoir de la suite dans les idées et cela a, malheureusement, trop peu souvent été le cas.

Amène ton jeu, pas ton nom*

 

Il existe presque autant de styles de basket que de joueurs qui le pratiquent. En club ou sur playground, en chaise roulante ou en 3×3, la balle orange se diversifie pour le bonheur de tous. Liège&Basketball s’est entretenu avec Gilles Matho (Mathonet de son vrai nom) pour évoquer le streetball.

 

Gilles, qu’est-ce qui t’a amené au streetball?

J’ai joué longtemps en club, dans la région de Verviers, surtout en P3. J’avais un jeu fort orienté sur le dribble, ce qui ne plaisait pas forcément à mes entraineurs, surtout que je testais des mouvements en matchs. Cela avait pour conséquence de me retrouver parfois longtemps sur le banc et cela engendrait de la frustration. Mais j’ai toujours beaucoup joué en dehors des structures classiques. J’ai alors décidé de me lancer dans l’expérience streetball, en faisant fi des critiques que je pouvais entendre.

L’influence des USA s’est avérée prépondérante?

Bien sûr. J’étais un gros fan d’Allen Iverson et de son style. J’ai d’ailleurs rapidement porté une coudière pour l’imiter. Et puis, je me nourrissais des AND1 Mixtape. La base en quelque sorte.

Mais les choses décollent vraiment pour toi en 2014…

Oui, un souvenir inoubliable! J’ai gagné un concours organisé par Nike. Sur base d’une vidéo, j’ai été sélectionné avec cent autres joueurs pour le World Basketball Festival à Barcelone.

 

 

Le World Basketball Festival

 

Raconte nous un peu cette aventure.

Un truc de malade! J’ai vécu une mini-semaine comme un pro, Nike avait mis les petits plats dans les grands. Un séjour tous frais payés au W Hôtel de Barcelone. A la sortie de l’aéroport, une voiture m’attendait, comme dans les films. Dans ma chambre d’hôtel, j’ai trouvé un gros sac rempli de sneakers et vêtements Nike. Il y avait bien pour mille euros d’équipement.

Et au niveau sportif?

Les participants au match d’exhibition Nike.

Kyrie Irving et Anthony Davis avaient été dépêchés sur place pour l’occasion. Ils devaient effectuer une sélection parmi nous pour un match d’exhibition. J’ai été choisi en seizième position par l’actuel meneur de jeu de Boston. Nous nous sommes entrainés plusieurs jours et nous avons visité l’expo sur la Jordan 29. Tout était réglé comme du papier à musique. J’ai eu l’opportunité de discuter avec Kyrie, c’était dingue.

Et comment fut le match?

Au dernier moment, j’ai dû switcher d’équipe. Irving n’avait pris que des meneurs, du coup ça manquait de taille. Le match s’est bien passé même si je n’ai pas pu réaliser tous les mouvements que j’avais prévu de faire car on m’a demandé de jouer soft. C’était un peu frustrant et me laisse quelques regrets même si cela reste un merveilleux souvenir. Et cela m’a prouvé que j’avais eu raison de suivre ma propre route. Si j’étais resté sur les sentiers battus, je n’aurais jamais eu la chance de vivre cette aventure.

A partir de là, tu décides de te lancer plus intensément dans le streetball…

Oui, j’ai eu droit à quelques articles et on m’a demandé de faire des animations à des stages ou des shows à la mi-temps des matchs. Au départ, je faisais cela gratuitement, trop content de pouvoir partager ma passion. Par la suite, on m’a proposé de petites rémunérations. Ma page Facebook a explosé à ce moment-là, cela a pris un petit peu plus d’ampleur.

Tu es devenu, en quelque sorte, l’ambassadeur du streetball à Liège?

On peut dire cela, même s’il y en a d’autre. A Bruxelles,  il y a Antoine Jehanne de A2R. C’est un éducateur de rue, un précurseur. C’est un peu un exemple pour moi, il a suivi son rêve même si pour lui, c’est plus du « cirque » alors que moi je préfère m’illustrer face à un défenseur.

 

 

Des animations et des tutoriels

 

Qu’as-tu mis en place pour développer le streetball et partager ta passion?

J’organise des sessions de 3 x3 ou 4×4 à la plaine de Dison, à Ensival, à Rechain ou Pepinster. J’amène avec moi une caméra et après je fais un montage des meilleures actions. Tout le monde se réjouit de venir voir, même si nous avons connu une petite phase de creux. Mais désormais, la nouvelle génération arrive et cela fait plaisir.  A côté de cela, je publie aussi des tutoriels sur ma page Facebook pour montrer des mouvements.

Un passionné.

Mais tu fais aussi des démonstrations?

Tout à fait. J’animais régulièrement les mi-temps quand Pepinster était encore en D1. La saison dernière je me suis produit au Basic Fit Brussels et en février j’irai faire un show à Loyers qui reçoit Mons en Coupe de Belgique.

Tu officies également lors de stages pour y réaliser des animations. En quoi cela consiste-t-il?

Je travaille en trois phases. D’abord un apprentissage, par deux ou individuellement avec des drills de dribble et la répétition de mouvements relativement classiques. Les enfants les testent ensuite en 1×2 pour augmenter la difficulté et tenter de perfectionner ce qu’ils ont appris. Ensuite, je leur propose de faire un enchainement devant la caméra afin de laisser libre cours à leur imagination. Et, enfin, ils jouent en 1×1 face à moi. J’adore me faire prendre un petit pont par un gosse car après il a des étoiles plein les yeux.

 

 

« Amène ton jeu, pas ton nom »

 

Gilles, qu’est ce qui te plait tant dans le streetball?

Le slogan du Quai 54 est très juste je trouve: « amène ton jeu, pas ton nom. » En street, les cartes sont redistribuées et tu dois chaque fois faire tes preuves. Cela nécessite un savoureux mélange de différentes qualités mais sans la pression inhérente au basket de club, avec ses impératifs de résultats. J’apprécie également toute la culture urbaine et le fait de se pointer sur le terrain avec son ballon pour y défier ses adversaires. Et puis, il faut être ouvert d’esprit, se renouveler continuellement et ne jamais cesser d’apprendre.

Justement, quelles qualités faut-il pour devenir un bon streetballer?

Comme je le disais, être ouvert d’esprit reste la base. Il faut pouvoir changer ses moves régulièrement car ceux-ci sont vite écoulés. Cela demande de la créativité, de la dextérité et de la rapidité. Il faut aussi être capable de rester fort mentalement car tu peux tomber sur des joueurs très forts qui te mettront une raclée.

L’aspect compétition est donc présent en streetbasket?

Gilles en mode tournoi.

Bien sûr, pas mal de tournoi sont organisés, surtout en Flandre car le phénomène est plus répandu là-bas. Il y a par exemple les « 3×3 masters » durant l’été. Celui d’Anvers est très réputé et accueille de grosses équipes. C’est dans ce type de contests que j’ai sympathisé avec Francis Torreborre. Je n’y vais pas pour gagner car on affronte des « perches » mais je me suis fait un petit nom grâce à mes moves. Et puis, même si je perds le match, je gagne quand même d’une certaine manière car je me mets le public dans la poche en faisant le spectacle.

On remarque un réel développement du concept de 3×3 qui sera peut-être même présent aux JO en 2020…

C’est génial, mais les gens confondent streetball et 3×3 de compétition. En 3×3, ce sont souvent d’anciens pros qui terminent leur carrière, c’est un peu du 5×5 miniature. Les gars ne sont pas là pour chipoter mais pour gagner. Maintenant, comme le basket en chaise roulante d’ailleurs, c’est super que le basket s’ouvre à différentes formes et différents styles. C’est nécessaire de pouvoir proposer de multiples approches afin que chacun puisse s’y retrouver.

Pour terminer, Gilles, peux-tu nous citer quelques streetballers qui t’ont marqué?

Déjà Allen Iverson. Même si c’était un fantastique joueur NBA, il reste un dieu vivant et une icône de la culture street. Il y a aussi The Professor et les légendes que sont Hot Sauce et Skip to my lou. En france, il y a également Julien Bonnet qui a fondé Court Cuts.

 

N.B. : Allez jeter un oeil à sa page facebook (Gilles Matho Streetball), ça vaut le détour.

N.B. : « Amène ton jeu, pas ton nom » est le slogan officiel du Quai 54, un prestigieux tournoi de streetbasket parisien.

 

 

Liège Basket et Ninane se filent un coup de main

 

Scrimmage d’exception hier au BC Ninane. Le club calidifontain recevait son voisin de l’échelon supérieur pour un match d’entrainement. Une belle initiative de nos deux clubs phares pour tâcher de se faire progresser l’un l’autre.

 

Nous pouvons observer que de nombreuses initiatives sont mises en place dans la province pour redynamiser notre sport. Alors, quand deux clubs décident de faire un match d’entrainement afin de s’aider mutuellement à atteindre leurs objectifs, nous ne pouvons que saluer la démarche. « Nous en avions besoin car cela fait plus de deux semaines que nous n’avons pas eu de matchs officiels et,  ce jeudi ,  nous jouons en coupe » nous confie Margaux Michel, la responsable statistiques de Liège Basket. « Pour le rythme c’est intéressant et nous pouvons compter sur Ninane avec qui nous nous entendons très bien. »

L’occasion aussi pour les Ninanais de se frotter à des joueurs de l’élite. « Je trouvais que la différence était au niveau de la précision. Ils ont vraiment très bien shooté » nous précise Romain Nicaise, le jeune ailier à tout (bien) faire du BC Ninane. « Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le problème n’était pas vraiment dans la raquette, même si nous étions clairement undersized. Cependant, le staff nous avait demandé de « fronter » quand leurs gars recevaient la balle au poste et nous donnions une bonne aide « base-line » ce qui libérait leurs shooteurs. » Il est d’ailleurs amusant de constater que les deux équipes affichent la même spécificité: un secteur intérieur de petite taille mais des joueurs mobiles et polyvalents. Cela serait-ce une spécialité liégeoise?

Si le score importe peu, Ninane a su néanmoins tenir le choc durant trois-quart temps, Liège finissant logiquement par -largement- émerger. « Il y a une différence au niveau physique, c’est normal » constate Boris Penninck. « Nous nous entrainons deux fois par jour et eux trois à quatre fois par semaine. Ils ont du talent, c’est indéniable, mais nous avons le physique en plus. C’est cette différence d’intensité et de puissance physique qui nous permet de creuser l’écart. Car, sincèrement, mettre la balle dans le panier, ils savent bien le faire aussi. »

Espérons que ce galop d’entrainement commun soit profitable à nous deux formations. Tant pour Ninane, qui veut réussir la passe de deux ce vendredi 8 décembre contre Soba Antwerpen et ainsi confirmer sa belle prestation contre Gent, que pour Liège Basket qui s’apprête à disputer deux matchs en quatre jours.

En effet, les Liégeois, dans le cadre de la Coupe de Belgique, se déplaceront ce jeudi 7 décembre à Limburg United avant de recevoir la même équipe le dimanche 10 à 15h. Ce match sera aussi le grand retour de Yoann Hertay au Country Hall et Liège Basket proposera un grand buffet italien avant la rencontre.

 

Danger pour Liège Basket en R1

 

Les jeunes de Liège Basket restaient sur deux victoires probantes. Quelle ne fut donc pas la surprise de les voir exploser face au Royal IV Brussels, un concurrent direct. Il y a déjà danger pour les Liégeois.

 

Vainqueurs de Gembloux et de Cointe, deux formations qui devancent les hommes de Jérôme Jacquemin, rien ne laissait présager une telle hécatombe dans la capitale. Même si le Brussels est -relativement- réputé pour son inconstance, les chiffres font mal: 110 points encaissé pour 77 unités inscrites. Un différentiel de 33 points forgés tout au long du match, hormis dans le deuxième quart où les deux équipes ont fait jeu égal.

Jérôme Jacquemin, le coach de nos représentants et qui officie également à Liège Atlas, ne cachait pas sa déception. « Je ne suis que moyennement étonné car, quand on voit l’effectif adverse, on sait qu’il a tout pour nous ennuyer et, surtout, qu’il dispose des qualités pour nous contrer. De là à être aussi inexistants que samedi, il y a un énorme pas. J’ai tenté 5 défenses différentes sur le match et aucune n’a permis de redresser le tir. On s’est tout simplement laissé marcher dessus sans la moindre réaction » déclarait-il à Sudpresse.

Ce revers ne fait pas les affaires des Liégeois qui ne devancent que Beez et Ans, alors que les Bruxellois comptent un match de moins. S’il n’y a pas encore péril en la demeure, il convient tout de même d’être attentif et de gagner au moins encore une fois avant la trêve; d’autant plus qu’Ans s’est imposé face à Gembloux ce weekend. Gageons que Wuidar et ses coéquipiers en ont largement les capacités s’ils parviennent à éviter de tels trous d’air défensifs.

« Bien trop tôt pour parler de descente »

 

Sainte Walburge connait une entame de championnat particulièrement délicate. Avec seulement deux victoires et une série -en cours- de huit défaites consécutives, les Liégeois occupent la dernière place en TDM2, à égalité avec Bornem. Un peu avant le match -perdu- face à Comblain, nous sommes allés sonder Jimmy Stas concernant le début de saison de son équipe.

 

Jimmy, que penser du début de saison de Sainte Walburge?

Il est compliqué, bien entendu. C’est un club qui a rajeuni ses cadres, qui a modifié ses structures et changé de comité. Nous sommes donc dans une période de transition qui se traduit par de nombreux bouleversements.

C’est à dire?

Nous n’avions pas si mal débuté avec un deux sur cinq mais Alain Denoel a démissionné estimant que son message ne passait plus. Personnellement, je ne le trouvais pas mais cela reste sa décision. Christian Camus nous a coaché deux matchs et désormais c’est Dominique Jacobs qui est confirmé pour le reste de la saison. Cela fait pas mal de changements pour une jeune équipe et cela a quelque peu perturbé le noyau. De plus, le comité change et la présidence a changé, avec le président qui vient sur le banc. Il s’agit de nombreux facteurs à gérer et qui peuvent expliquer, en partie, l’absence de résultats de ces dernières semaines.

 

Pensez-vous toujours être capables de gagner des matchs?

Bien sûr. Chaque match est prenable. Mais il faut concrétiser cela et jouer pendant quarante minutes avec la même intensité. Contre Lommel, nous menons tout le match et nous nous effondrons dans les cinq dernières minutes. A Tongres également, nous craquons sur la fin.

Qu’est ce qui vous manque pour vous imposer?

De la constance, c’est évident. Il nous manque aussi cette mentalité qui consiste à écraser l’adversaire, à tuer le match quand il le faut. Nous sommes une équipe jeune, nous devons apprendre à mettre le ballon là où il faut au bon moment. Pour l’instant, c’est un peu chacun son tour qui tente d’aider l’équipe par des actions individuelles mais nous n’avons pas les qualités pour jouer ainsi. Notre salut passera par le collectif et l’intensité. Un peu comme Esneux qui, malgré l’absence de « star », réalise une belle saison grâce à sa puissance collective.

 

 

« Trouvons une identité de jeu »

 

Tu parles de salut… Quid de maintien? Est-ce déjà trop tard?

Absolument pas. Il est bien trop tôt pour envisager la descente, je suis formel à ce propos. Nous estimons que l’expérience engrangée au premier tour nous servira pour ne pas répéter les mêmes erreurs durant la deuxième partie du championnat. Et puis, Dominique Jacobs est seulement en train de prendre la mesure de notre effectif et d’imposer sa griffe sur notre équipe. Il faut laisser du temps même si je reconnais aisément que nous avons un besoin vital de victoires.

Comment améliorer les choses?

Je pense que l’on doit se trouver un style de jeu. Pour l’instant, notre équipe est tiraillée par une sorte de conflit de génération. Nos intérieurs, plus expérimentés, dominent à l’intérieur et aime travailler au poste mais c’est un jeu que j’estime -et on peut le constater avec l’évolution globale du basketball un peu partout dans le monde- démodé. Nos jeunes préfèrent pratiquer des pick-and-roll sur le top avec plus de rythme. Nous devons pouvoir mixer cela et nous trouver une identité.

Comment cela se passe-t-il au sein de l’équipe?

Le groupe est sain en dehors du terrain. Cela dit, nous sommes nombreux, ce qui complique parfois  un peu les choses. Beaucoup d’entre nous revendiquent du temps de jeu. Cela rends les entrainements compétitifs, notamment, mais cela peut engendrer des difficultés en match.

 

 

« N’érigeons pas Donnay en sauveur »

 

Il existe un souci de hiérarchie?

Tout à fait. Avec Alain Denoel, les rôles avaient été distribués en début de saison mais depuis son départ, les cartes sont redistribuées et cela chamboule la donne. Or, pour parvenir à réaliser de bons résultats, l’histoire sportive nous l’a démontré à maintes reprises, il est nécessaire que chaque joueur connaisse son rôle et puisse s’y épanouir.

Greg Donnay vient de vous rejoindre (ndlr: et a collé 21 points contre Comblain), cela change-t-il la donne?

J’estime que la signature d’un joueur, aussi bon soit-il, ne modifie pas fondamentalement les choses pour une équipe. Mais je connais bien Greg, c’est un super joueur, un bon leader. Rien que son expérience va nous être profitable. Toutefois, je ne veux pas que nous l’érigions en sauveur. Ce serait lui mettre trop de pression et, surtout, c’est au groupe de réagir collectivement. Même s’il a déjà démontré par le passé sa capacité à débloquer certaines situations.

Sa signature modifie-t-elle quelque chose pour toi personnellement?

Outre que j’apprécie la personne, sa venue va me permettre de plus souvent évoluer à l’aile afin d’y apporter du scoring. Et je pense que nous en avons besoin.

La folle victoire des filles de Pepinster!

 

Les Pépines ont remporté le match de la peur face à Willebroek au terme d’une rencontre complètement folle!

 

Il aura fallu deux prolongations pour que Justine Colson et ses copines viennent à bout de Willebroek, s’offrant ainsi leur première victoire à domicile et la deuxième face à cet adversaire qui se révèle être un concurrent direct.

« Je suis très fier de mes filles. Elles ont montré qu’elles en avaient. Toutes sans exception sont à mettre en avant. Je remercie nos supporters qui ont joué leur rôle à fond. Cette première victoire à domicile va nous faire du bien à nous et à tout le club d’autant que nous avons été la chercher dans la douleur. Je pense que cette rencontre peut nous servir de déclic. Cette victoire nous permet aussi de rester au contact de nos concurrents » expliquait Antoine Braibant à Sudpresse.

C’est peu dire que le scénario du match laisse rêveur… C’est sur un ultime panier de Barache (21 points) on the buzzer que Pepinster égalisait à 68 partout et décrochait pour une première prolongation. Et c’est également sur un shoot à la sonnerie que Willebroek, cette fois, s’offrait un second tour de piste. Lors ce deuxième overtime, très offensif lui aussi, les Verviétoises parvenaient enfin à s’extirper du game et s’imposaient 95 à 93.

Une avalanche de paniers auxquels ont succédés des cris de joie de Ouardat (18 points), Bungaite (19 unités) et leurs coéquipières. Pepinster reste pourtant lanterne rouge mais se rapproche à une victoire de son adversaire du jour ainsi que de Deerne et Laarne.

Mossay porte Ans vers la victoire

 

Ans tient enfin son match référence après sa superbe victoire face à Gembloux. 

 

34-13 après dix minutes! Ans était transfiguré en ce début de rencontre face à Gembloux. Pourtant, les visiteurs étaient loin d’être des peintres puisqu’ils affichaient tout de même un bilan presque équilibré de cinq victoires et six défaites. Mais Stéphane Mossay avait décidé que ce match tomberait dans l’escarcelle des locaux et s’y employait dès l’entre-deux initial.

En réussite, Mossay (22 points) et ses coéquipiers faisaient feu de tout bois pour plier le game en dix minutes d’une redoutable efficacité. Si Gembloux tentait bien de revenir en deuxième période, l’avance prise par les gars de Nicolas André s’avérait suffisante pour remporter la partie 76 à 68.

Un résultat qui fait beaucoup de bien au RBC Ans qui reste malgré tout avant-dernier de Régionale 1. Mais nul doute qu’en affichant un tel visage, Koçur et ses coéquipiers réussiront à mettre d’autres victoires dans leur besace et s’éloigner ainsi des effluves de la relégation.

Courte défaite de Pepinster face à Nivelles

 

Pepinster s’incline de deux points face à Nivelles. Une défaite que peuvent regretter les Pepins, pourtant largement devant à la mi-temps.

 

Nivelles, c’est du solide. Seulement trois défaites en dix rencontre avant de se déplacer en région verviétoise. Cela n’empêchait pourtant pas Maucourant (23 points) et ses coéquipiers de prendre le meilleur départ et de mener 36 à 25 après vingt minutes.

Hélas, la suite allait se révéler bien moins consistante pour les Pépins qui voyaient les Nivellois leur passer devant par la grâce d’un splendide troisième quart-temps. Le dernier acte -remporté de deux points par les Verviétois- était équilibré et Pepinster échouait de peu, 71 à 73.

 

Pour voir le match dans son intégralité, c’est ici et ici.

Bens exclu, LAAJ s’effondre

 

C’était à un gros derby que nous nous attendions ce vendredi dans la salle de la rue Nicolas Spiroux. Mais l’exclusion du coach visiteur aura eu raison des espoirs de Liège Atlas Athénée Jupille qui s’est incliné 86 à 59.

 

Dans les deux camps, la victoire était souhaitée. Gael Colson, surnommé « tonton » par ses jeunes équipiers de LAAJ nous expliquait s’attendre à un « match difficile, surtout dans le secteur intérieur » tandis que Sébastien Peremans souhaitait que son équipe prenne LAAJ « à la gorge d’entrée de jeu. »

Après six minutes de jeu, c’était pourtant les visiteurs qui faisaient la course en tête, 11 à 18.  Les deux équipes en réussite offensivement, le marquoir affichait une totale parité à l’entame du deuxième quart-temps, 25 partout.

 

Exclusion de François Bens

Mais, coup de théâtre, à la dix-septième minute, François Bens, le mentor des visiteurs, écopait de sa deuxième faute technique et se voyait contraint de quitter le banc de touche et d’abandonner ses joueurs.

« Je peux comprendre qu’il ait essayé de faire changer la dynamique de l’arbitrage au moment où nous prenions l’ascendant » déclarait l’entraineur des locaux, Vincent Clavier, à Sudpresse à propos de son homologue liégeois. « Mais il aurait ensuite dû faire profil bas après la première technique car il connaissait les conséquences. »

Et celle-ci furent désastreuses car, en l’absence d’un assistant-coach, les joueurs de LAAJ se retrouvaient livrés à eux-mêmes et devaient s’auto-gérer tout le reste de la rencontre. Des conditions loin d’être optimales face à une équipe aussi solide que Belleflamme.

 

Belleflamme dominateur dessous et adroit de loin

Des locaux qui, comme prévu, dominaient dans la peinture -Mampuya encore dominateur avec 18 points- mais faisaient aussi preuve d’une belle adresse longue distance avec neuf tirs primés inscrits. De quoi s’imposer largement 86 à 59.

Grâce à cette performance, Belleflamme renoue avec la victoire et conforte sa première place (a égalité avec Fleurus). La semaine prochaine, Makengo et ses coéquipiers se déplaceront à Mont-sur-Marchienne avec la ferme intention de poursuivre sur leur lancée histoire de passer la trêve bien au chaud.

Waremme nous offre deux surprises!

 

Splendides performances de l’ABC Waremme ce weekend. Les Waremmiens se sont offerts le scalp des leaders de P1 et de P2.

 

Plus une série dure et plus elle se rapproche de sa fin nous dit l’adage. Certes, ce proverbe est plein de bon sens et il semblait indubitable qu’Aubel connaitrait un jour la défaite. Que Waremme, joli effectif mais seulement quatre victoires en championnat, face tomber le leader de l’élite provincial, c’était difficile à prévoir. Mais que le match se termine avec un différentiel de vingt-sept points semblait tout simplement impossible.

Et pourtant… Avec Germay et Geurten au-dessus des vingt points, c’est bel et bien Waremme qui a mené cette rencontre de bout en bout, creusant inexorablement l’écart pour s’imposer 60 à 87 dans l’antre aubelois. Une surprise, certes, mais qui démontre une fois de plus la glorieuse incertitude du sport.

Et comme pour enfoncer le clou et démontrer doublement que la réalité du terrain est autre que celle du classement, Waremme a remis le couvert avec sa P2 qui est allée battre le leader Sainte Walburge sur son terrain.

Les Liégeois avaient pourtant match gagné et menaient 72 à 57 avant que Waremme n’entame une folle remontada pour s’imposer au bout du suspens, 78 à 79.

Merci à Waremme d’avoir su animer ce weekend et faire déjouer les pronostics. C’est aussi pour cela que l’on adore le basketball.